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Québec favorise Énergie Est, selon des écolos

Long industrial pipe angle shot Photo: Getty Images/iStockphoto

QUÉBEC – Le gouvernement du Québec donne l’apparence d’un préjugé favorable au projet d’oléoduc Énergie Est en accordant au promoteur TransCanada la faveur d’un processus d’évaluation environnementale expéditif, ont affirmé des groupes écologistes.

Anne-Marie Guyon, de la Fondation Coule pas chez-nous, a souligné qu’un projet de pipeline de moindre échelle avait nécessité un délai de 15 mois pour la production d’une étude d’impact environnemental.

«On ne sent pas d’intention du gouvernement de vraiment étudier ce projet là de fond en comble et de façon sérieuse et rigoureuse», a-t-elle dit, lundi.

Le gouvernement a annoncé le mois dernier que TransCanada (TSX:TRP) produira en six semaines une étude sur l’impact de son projet, qui était réclamée depuis des mois.

Jusque là, l’entreprise avait objecté que le projet Énergie Est était de compétence fédérale, ce qui la dispensait de se conformer aux exigences québécoises, prévoyant le dépôt d’un avis de projet et une étude d’impact.

En avril, TransCanada a affirmé qu’elle acceptait de se soumettre en comprenant que le processus québécois n’excédera pas l’échéancier prévu par les autorités fédérales de l’Office national de l’énergie (ONÉ).

Christian Simard, de Nature Québec, croit que l’entente conclue par Québec, pour se soumettre à des délais favorables à une entreprise, est sans précédent.

Selon M. Simard, en échange d’une soumission apparente à la loi, le gouvernement a accepté des délais que n’importe quelle autre entreprise serait incapable d’obtenir.

«On n’a jamais vu un ‘deal’ comme ça, a-t-il dit. En échange de quoi? Du simple respect de la loi.»

Patrick Bonin, de Greenpeace, a estimé que la décision du gouvernement crée une apparence de favoritisme envers le projet.

«Il y a clairement un biais quand on parle d’une étude d’impact qui doit être produite en un temps record, a-t-il dit. En six semaines, ça n’avantage seulement que l’entreprise et clairement le gouvernement ne veut pas retarder ce projet et l’évaluation environnementale fédérale.»

Le ministre de l’Environnement, David Heurtel, a annoncé en avril que TransCanada se conformerait à la Loi sur la qualité de l’environnement (LQE) du Québec en déposant un avis de projet ainsi qu’une étude d’impact, d’ici au 6 juin.

En contrepartie, le gouvernement a renoncé à son recours devant les tribunaux pour forcer l’entreprise à le faire.

Carole Dupuis, du Regroupement vigilance hydrocarbures Québec, a affirmé que la façon de procéder du gouvernement «pervertit le processus démocratique».

Mme Dupuis croit que M. Heurtel sert les intérêts de TransCanada avec sa décision de suspendre les audiences du Bureau d’audiences publiques en environnement (BAPE) qui avaient été commencées

Selon M. Simard, le gouvernement ne doit pas concevoir le processus d’évaluation québécois seulement comme un outil pour préparer la position qu’il présentera devant l’ONÉ.

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