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Un député libéral ontarien devra s'excuser

Allison Jones - La Presse Canadienne

TORONTO – La première ministre de l’Ontario, Kathleen Wynne, a demandé à l’un de ses collègues libéraux de présenter ses excuses pour avoir porté plainte à la police contre la mère d’un enfant autiste qui voulait camper devant son bureau de circonscription pour manifester.

Melanie Palaypayon est l’un des nombreux parents mécontents de la décision récente du gouvernement ontarien de n’offrir l’Intervention comportementale intensive (ICI) qu’aux enfants de deux à quatre ans souffrant de troubles du spectre de l’autisme. Son fils Xavier, âgé de six ans, était sur une liste d’attente depuis trois ans pour obtenir ce programme.

Aux parents de Xavier et de 800 autres enfants, le gouvernement offre 8000 $ pour des soins au privé en attendant la mise en oeuvre complète d’un nouveau programme prévue en 2018. Or, les parents soutiennent que cette somme ne servira qu’à les défrayer pour quelques mois de soins seulement.

Pour sensibiliser son député, le libéral Bob Delaney, Mme Palaypayon essayait donc depuis des semaines d’obtenir une rencontre avec lui, sans succès. Joint finalement au téléphone, M. Delaney lui aurait répondu, lors d’un bref échange, qu’il ne pouvait rien pour elle.

Excédée, Mme Palaypayon a alors annoncé jeudi dernier au personnel de circonscription du député que si elle n’obtenait pas une rencontre avec lui, elle camperait devant son bureau et distribuerait des dépliants pour dénoncer le nouveau programme. Le lendemain matin, deux policiers sont venus chez elle la prévenir qu’ils avaient reçu une plainte du bureau de circonscription.

Kathleen Wynne a admis que le personnel de bureau de circonscription peut parfois être victime d’intimidation. Mais il importe, selon la première ministre, de protéger le droit citoyen à manifester son mécontentement contre des politiques publiques, et les députés doivent être à l’écoute des citoyens. Mme Wynne a indiqué qu’elle avait convoqué le député Delaney et qu’il rencontrerait Mme Palaypayon, notamment pour s’excuser.

Sur le fond de l’affaire, la première ministre Wynne indiquait il y a deux semaines que des parents l’avaient sensibilisée à leur cause et que le gouvernement pourrait «certainement prendre en compte» les différentes façons d’offrir le meilleur service à chaque enfant.

Mme Palaypayon, qui occupe depuis peu un emploi à temps partiel en soins infirmiers pour procurer à sa famille un revenu d’appoint, est ouverte à une hausse de la compensation de 8000 $ offerte aux parents touchés — elle serait même prête à vendre la maison familiale pour offrir au garçon les meilleurs soins.

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