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Les journalistes pourront «tweeter» en cour

Photo: Getty Images/iStockphoto
Stéphanie Marin - La Presse Canadienne

MONTRÉAL – Les journalistes pourront désormais envoyer des messages sur Twitter de l’intérieur des salles de cour et ainsi diffuser leurs observations en temps réel. Cette décision permettra aux citoyens d’avoir une meilleure connaissance du système judiciaire, a fait valoir le juge en chef associé de la Cour supérieure, Robert Pidgeon, en entrevue avec La Presse Canadienne.

La nouvelle directive concernant l’utilisation des nouvelles technologies dans les salles d’audience entre en vigueur mercredi et vaut pour la Cour supérieure, la Cour du Québec ainsi que pour la Cour d’appel.

La permission de «tweeter» est donnée aux avocats, aux parties à un litige et aux «journalistes reconnus», mais la directive ne précise pas pour le moment la définition de ce dernier groupe.

Il leur sera aussi possible d’envoyer des messages textes.

Le juge Robert Pidgeon a déclaré qu’un comité composé de représentants des trois cours du Québec a voulu d’abord voir comment l’expérience se vivait dans les autres provinces. Et puis, lors d’une récente réunion du Conseil de la magistrature, il a dit avoir appris de ses collègues que d’avoir des journalistes qui envoient des messages sur Twitter dans la salle de cour ne nuisait pas au décorum ni au bon déroulement de l’instance.

«Alors on s’est dit: pourquoi pas?»

Quant à ceux qui seront considérés comme des «journalistes reconnus» pour les fins de la directive, le juge Pidgeon a souligné que le ministère de la Justice vient d’accorder aux tribunaux un poste d’agent des communications.

«Et probablement, l’un des premiers dossiers sur lesquels on va travailler, c’est justement la question de « journaliste reconnu »», a déclaré le juge.

«Ça va être rapidement abordé, a-t-il promis. Parce qu’un individu présent dans la salle d’audience pourrait se désigner comme étant un journaliste, et ça, on ne veut pas ça.»

Ces autorisations données aux journalistes ont un but, a expliqué le juge.

«Cela va permettre aux gens d’avoir une meilleure connaissance du système judiciaire, comment ça fonctionne devant les tribunaux et pour cela, on compte évidemment sur les journalistes, mais pas n’importe lesquels, a-t-il prévenu. Les journalistes reconnus, qui sont capables de faire un reportage et de renseigner le public objectivement.»

Par ailleurs, le fait de leur permettre d’utiliser leur cellulaire à l’intérieur de la salle de cour pour transmettre de l’information va éviter de les voir entrer et sortir à répétition quand ils doivent communiquer rapidement une nouvelle.

«On est mieux de les laisser dans la salle et de les laisser « tweeter »», a-t-il estimé.

Il dit accorder sa confiance aux représentants des médias pour le respect des règles.

Ces activités sont désormais permises à moins qu’une loi, une ordonnance précise ou un juge ne l’interdise spécifiquement, ou encore si les communications perturbent le système d’enregistrement du palais de justice.

Et il est toujours interdit de prendre des photos à l’intérieur de la salle de cour, tout comme d’enregistrer ou de filmer ce qui s’y passe. Et évidemment, pas question d’y avoir une conversation téléphonique.

L’interdiction d’envoyer des messages sur Twitter à l’intérieur des salles d’audience était en vigueur depuis 2013, mais était appliquée inégalement à travers le Québec.

Après une suggestion de la Cour supérieure de revoir les directives, un comité formé de représentants des trois cours a proposé de modifier les règles, est-il indiqué dans l’avis signé par le juge en chef de la Cour supérieure Jacques R. Fournier, la juge en chef de la Cour du Québec Élizabeth Corte et la juge en chef du Québec Nicole Duval Hesler.

Les témoins et les membres du public n’auront toutefois pas les mêmes droits, et devront éteindre tout appareil électronique dès qu’ils mettent le pied dans une salle de cour.

Dans l’avis, les juges mentionnent que la nouvelle directive fait en sorte que les journalistes québécois auront les mêmes privilèges que leurs collègues dans les autres tribunaux du pays.

Ils indiquent qu’ils vont communiquer sous peu avec la sous-ministre associée de la Direction générale des services de justice afin d’avoir son appui pour l’application de la directive dans les salles de cour.

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