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Le Brexit menace les pourparlers avec l'UE

BERLIN, GERMANY - JUNE 12: The flag of the European Union flies over the Reichstag at night on June 12, 2016 in Berlin, Germany. Great Britain is scheduled to hold a referendum on June 23 over whether to remain in the EU, and many analysts predict a Brexit could spur other member states to hold their own referendums. (Photo by Sean Gallup/Getty Images) Photo: Getty Images

OTTAWA – La décision du Royaume-Uni de quitter l’Union européenne (UE) pourrait mettre en péril le traité majeur de libre-échange avec le Canada parce qu’il bouscule «l’équilibre délicat» qui a dû être négocié pendant des années, affirme le politicien conservateur qui a supervisé les laborieuses négociations.

L’ex-ministre du Commerce international Ed Fast a déclaré à La Presse canadienne que la ministre Chrystia Freeland manifestait trop d’optimisme quant à la possibilité que l’accord puisse entrer en vigueur dès l’an prochain. Mais il espère qu’elle réussira.

La Commission européenne dit traiter l’Accord économique et commercial global comme un accord «mixte». Il devra donc être ratifié par les 28 pays membres de l’UE.

Mais l’UE et le Canada affirment que seule l’approbation du Parlement européen est nécessaire pour que 90 pour cent de l’accord puisse être mis en application l’an prochain, en vertu de ce qui est appelé son «application provisoire».

Mme Freeland a ajouté que le Royaume-Uni, un allié-clé au cours des longues négociations, avait aussi assuré le Canada qu’il allait faire pression pour une ratification rapide, malgré le résultat du référendum.

«Malgré les assurances que la ministre Freeland peut avoir reçues de son homologue britannique, je crois qu’elle est désespérément optimiste au sujet des échéanciers pour la ratification de l’entente», a commenté M. Fast, qui a supervisé quatre des sept années de négociations.

«Mais je veux être clair: je soutiens pleinement ses efforts pour voir cet accord ratifié à court terme, à la fois du côté de l’UE que de celui des États membres».

M. Fast a ajouté que le Royaume-Uni avait été le pays le plus important pour en arriver à la conclusion de l’entente.

«Sans le Royaume-Uni, l’équilibre délicat des résultats sur lesquels tous s’étaient mis d’accord après des années et des années de négociations est bouleversé.»

Le gouvernement libéral affirme que malgré le vote pour le Brexit, le Royaume-Uni se trouvera vraisemblablement lié par l’accord de libre-échange, car il faudra des années avant de pouvoir négocier le départ officiel du Royaume-Uni de l’UE.

M. Fast n’est pas de cet avis, affirmant que les parties à l’accord sont désormais en territoire inconnu.

«On ne sait pas ce que cela va donner. Il va y avoir un jeu d’intérêts économiques et politiques des deux côtés des négociations du Brexit qui vont déterminer quand et comment l’accord sera ratifié».

La ministre Freeland a continué à promouvoir une ratification rapide vendredi lors d’une téléconférence depuis Shanghai en Chine où se déroule la rencontre des ministres du Commerce international du G20.

«Je n’ai pas de boule de cristal lorsque sont en cause les politiques des autres pays, et cela peut s’appliquer tout particulièrement à l’Europe qui, après le vote sur le Brexit, navigue sur des eaux inconnues», a-t-elle indiqué.

C’est pourquoi la ministre libérale assure qu’elle persistera à faire pression au sujet de l’accord durant les réunions du G20 en Chine, cette fin de semaine, et au cours de ses autres voyages en Europe la semaine prochaine.

La ministre Freeland a soutenu, après un entretien, vendredi, avec son homologue de l’UE, Cecilia Malmstrom, qu’on lui avait assuré l’appui d’un grand nombre de politiciens européens.

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