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Coupe d'arbres menaçant la rainette

Une rainette faux-grillon sur un doigt humain, devant son milieu naturel en forêt.
Photo: Benny Mazur/Wikimedia Commons

OTTAWA – Ottawa devance la date d’entrée en vigueur du décret d’urgence pour la protection de la rainette faux-grillon de l’ouest, constatant qu’on aurait coupé des arbres dans le secteur visé par le décret sur la rive-sud de Montréal.

Cette minuscule grenouille, considérée comme une espèce en péril, est au coeur d’un bas de fer entre le fédéral et un promoteur qui souhaite développer un projet immobilier à La Prairie.

Le décret devait d’abord entrer en vigueur le 17 juillet dernier, mais la ministre de l’Environnement et du Changement climatique, Catherine McKenna, l’a devancé à vendredi dernier.

Au bureau de la ministre, on indique avoir reçu des informations à l’effet qu’un promoteur aurait coupé des arbres sur un des terrains visés par le décret et y aurait entassé du gravier. Une autre plainte aurait été enregistrée au sujet de la destruction de nids d’oiseaux migrateurs dans ce secteur.

Dans un communiqué, on indique que ces activités «compromettent l’engagement ferme du gouvernement du Canada de veiller à la protection de la rainette faux-grillon de l’ouest».

Mme McKenna avait annoncé le décret d’urgence le 22 juin dernier pour une zone d’environ deux kilomètres carrés à La Prairie, Candiac et Saint-Philippe.

Ce décret empêche une partie de l’ensemble résidentiel «Symbiocité» en Montérégie d’aller de l’avant, soit 171 de 1200 unités d’habitation prévues.

Ce décret avait été grandement critiqué par Québec, qui avait déjà approuvé le projet à La Prairie. Le ministre québécois de l’Environnement, David Heurtel, avait déploré qu’Ottawa ait pris «une décision sans travailler en collaboration avec l’ensemble des partenaires». Il avait même évoqué une «possible intrusion» du gouvernement fédéral dans des compétences de la province.

Dans un communiqué transmis lundi, la ministre McKenna a plutôt parlé d’une «responsabilité commune», qui nécessitait l’implication de tous.

«Notre gouvernement respecte son engagement envers les Canadiens à protéger les espèces en péril en suivant les conseils de ses scientifiques et en intervenant rapidement afin de venir en aide aux espèces menacées ou en voie de disparition», a-t-elle assuré.

Le gouvernement fédéral affirme que la rainette a perdu 60 pour cent de son habitat entre 1992 et 2013. Si l’étalement urbain se poursuit, il craint une disparition des populations d’ici 2030.

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