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Le programme mère-enfant dans les prisons applaudi

Mo Korchinski. DARRYL DYCK / La Presse Canadienne Photo: DARRYL DYCK

VANCOUVER – Mo Korchinski se souvient du sentiment d’être séparée de ses trois enfants. Son long parcours sinueux dans le système carcéral de la Colombie-Britannique lui avait même fait oublier qu’ils existent, se désole aujourd’hui l’ex-détenue et militante des droits des prisonniers.

Sortie de prison depuis une dizaine d’années, Mme Korchinski s’est depuis rapprochée de ses enfants, qui ont été élevés par leur père et d’autres membres de la famille.

Si elle a dû se résoudre à être une mère absente, l’ancienne prisonnière observe, depuis, les effets bénéfiques de l’implantation du programme mère-enfant dans les établissements carcéraux. Ce dernier permet aux détenues de garder leur bébé avec elles.

Mo Korchinski a été témoin des débuts du projet, en 2004, au Centre correctionnel pour femmes Alouette, à Maple Ridge, alors qu’elle y purgeait une peine.

Le programme mère-enfant a toutefois été aboli en 2008. Un jugement de la Cour suprême de la Colombie-Britannique a ensuite statué, en 2013, qu’une telle fermeture constituait une violation des droits fondamentaux de ces femmes et de leurs enfants.

Deux femmes ont bénéficié du programme depuis son retour en juin 2014, selon les informations fournies par le ministère de la Sécurité publique et du Solliciteur général. Depuis, toutes deux sont retournées dans la société.

«Ces enfants ont eu une meilleure chance dans le début de leur vie que s’il en avait été autrement», estime Ruth Elwood Martin, la directrice du Centre de collaboration pour la santé et l’éducation dans les prisons de l’Université de Colombie-Britannique.

Des ateliers mère-enfant permettent par ailleurs un accès à des formations sur la périnatalité et la parentalité avant la naissance du bébé.

Selon Mme Martin, il est de l’intérêt supérieur de l’enfant de rester avec sa mère. Celui-ci peut ainsi être allaité et développer des liens plus enracinés avec son parent.

«Une fois qu’ils sont séparés, on ne peut plus retourner en arrière», a-t-elle fait valoir.

En mars dernier, le Bureau de l’enquêteur correctionnel a recommandé que le nombre d’unités mère-enfant augmente dans les prisons fédérales, surtout celles à sécurité moyenne ou minimale. Dans ces établissements, 70 pour cent des détenues sont mères d’enfants d’âge mineur.

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