Mercedes E 63 S: Péché d’orgueil
La division AMG de Mercedes-Benz ne cesse de produire de nouveaux modèles.
Enfin, presque nouveaux. Sa dernière création est la E 63, une Classe E capable d’en découdre avec les plus grandes sportives de l’heure. Mercedes-Benz Canada importera uniquement la plus puissante, la E 63 S.
Du pare-chocs avant jusqu’au pilier A, cette AMG adopte un style plus affirmé que celui de sa petite sœur. Par ailleurs, plusieurs éléments aérodynamiques, des échappements différents et des pneus également plus «affirmés» complètent, entre autres, le programme. Dans l’habitacle, on remarque surtout les sièges sport et, si on s’amuse à jouer dans les nombreux menus du tableau de bord, on découvre les jauges spéciales affichant des données cruciales dans une voiture sport de haut niveau.
Sous le capot, on trouve, tenez-vous bien, 603 chevaux ainsi qu’un couple de 627 lb-pi, disponible entre 2500 et 4500 tr/min! La boîte de vitesses compte neuf rapports, optimisés pour une conduite sportive. Entre cette boîte et les roues, il y a le rouage intégral 4MATIC, mais revu par AMG et portant le nom officiel de AMG Performance 4MATIC+. Les Allemands aiment bien compliquer les affaires.
Sur l’autoroute, cette AMG n’est qu’un écusson prestigieux, et une E 300 fait aussi bien le travail, la sonorité du V8 en moins. Ce qui ne l’empêche pas, même en mode Confort, d’aborder les courbes avec un extraordinaire aplomb, malgré ses 1950 kilos. La puissance est toujours là, prête à déplacer la montagne comme s’il s’agissait d’un grain de sable.
En mode Sport ou Sport+, vous devriez entendre le rugissement à l’arrière. La direction devient encore plus vive, à tel point qu’au premier changement de direction, on en fait un peu trop. Néanmoins, ce n’est pas tellement grave, le support latéral des sièges avant est parfait, et les freins sont là pour ralentir les montées de testostérone mal contrôlées.
Nous avons pu essayer cette ultime Classe E sur une piste de course où elle révèle un caractère sinon brutal, du moins bien trempé. Grâce à une suspension superbement calibrée et des Pirelli P Zero très performants, le pilote du dimanche que je suis s’est surpris à prendre les courbes à des vitesses bien supérieures à ce qui est raisonnable, surtout pour une berline aussi lourde.
Pour s’amuser un peu, on peut engager le mode Drift, qui expédie toute la gomme aux roues arrière. Mais j’imagine mal une E 63 S en plein dérapage parfaitement maîtrisé, pneus arrière fumants. Certes, la voiture peut le faire, et plusieurs conducteurs peuvent supporter la poussée latérale, toutefois, admettez qu’ils seront peu nombreux à exploiter le plein potentiel de cette grande sportive. Ah, le péché d’orgueil…
Fiche d’appréciation
- Conduite: 3,5/5 – Sur une autoroute, cette AMG est plutôt frustrante. À 130 km/h, le moteur tourne à peine à 1 500 tr/min. Sur les routes sinueuses, c’est une autre histoire!
- Performances: 4,5/5 – Je garde le 5/5 pour la Pagani Huayra.
- Multimédia: 3,5/5 – Assez complexe pour le non-initié. Cependant, une fois les bons menus trouvés, ça ne doit pas être «si pire que ça».
- Confort: 4/5 – Grâce à l’électronique, les constructeurs automobiles ont réussi à créer des voitures à la fois très sportives et très confortables. Bravo!
- Note générale: 4,5/5 – Je vais me procurer cette AMG dès que j’aurai trouvé les 500 000$ qui me manquent… Environ 150 000$ pour la voiture et le reste pour l’entretien, l’essence, les assurances, etc.