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Café Society: Kristen Stewart et l’expérience Woody

Photo: Mongrel Medias
Matt Prigge - Metro World News

Kristen Stewart parle de son rôle de la jeune femme dont sont amoureux les personnages de Jesse Eisenberg et Steve Carell dans Café Society de Woody Allen.

Woody Allen a un style bien à lui. Étiez-vous fan de ses films en grandissant?
Je n’ai pas vu tous ses films. J’ai adoré Annie Hall, évidemment. Mais mon préféré, c’est Vicky Cristina Barcelona. J’adore ce film, c’est fou.

Ses films peuvent être très sombres, mais ils ne sont jamais déprimants. On a juste envie de se dire : «C’est la vie!»
Je crois qu’il aborde ses propres anxiétés de manière décontractée. Les gens qui se sentent vraiment submergés par leur anxiété ne la laissent pas les mener. Puisqu’ils ont composé avec elle depuis leur naissance, ils ont toujours eu ces angoisses existentielles, ces nœuds dans l’estomac. C’est intéressant. Sans être vraiment tristes ni ressentir une grande douleur, ces gens ne seront jamais vraiment heureux. Mais quand on n’est jamais vraiment heureux, on ne ressent pas de grande douleur non plus.

Les personnages de Café Society ont des hauts et des bas de ce genre. Ils ont le cœur brisé, puis ils vont de l’avant en gardant un souvenir tendre du passé.
Ce que j’aime de ce film, c’est qu’il est très optimiste. Certains trouvent que c’est triste, mais mon personnage n’est pas triste, pas plus que celui de Jesse Eisenberg. Ce sont deux personnes qui regardent en arrière et se disent : «Je n’ai pas besoin de garder ce qu’il y a dans ce passé pour le chérir.» Tout le monde me demande : «A-t-elle fait un mauvais choix?» [Elle hausse les épaules.] Je ne sais pas. Ça n’a pas vraiment d’importance.

Généralement, l’amour dans les films, c’est la fin du monde. Si une relation se termine, les vies des personnages sont finies. Mais parfois, l’amour disparaît et on passe à autre chose.
Tout à fait. Je comprends ce que vous voulez dire. [Rires.]

Comment ce tournage avec Woody Allen s’est-il passé? Il a une façon très particulière de travailler avec les acteurs. Il n’aime pas leur parler ni trop les diriger. Certains adorent alors que ça en fait flipper d’autres. Qu’en est-il de vous?
Je me suis habituée très rapidement à sa franchise. La plupart des réalisateurs protègent constamment leurs précieux petits acteurs et leurs egos. Ils veulent les mettre en confiance, parce qu’un acteur en confiance est meilleur. Mais Woody fait l’inverse, en quelque sorte. Plusieurs autres acteurs du film venaient me voir en disant : «Je crois qu’il me déteste.» Et je leur répondais : «Crois-moi, je pensais moi aussi qu’il me détestait… Et je ne suis toujours pas sûre que ce soit faux.» Si j’avais des questionnements, je savais qu’il ne fallait pas que je lui en fasse part, parce qu’il aime qu’on trouve les réponses par nous-mêmes. Et c’est agréable. Il y a une confiance à aller chercher là-dedans. D’un autre côté, il a été capable de venir vers moi et de me dire :
«Tu es affreuse.»

Sérieusement?
Oh oui! Parce qu’il n’aimait pas la robe que je portais. «Il faut la changer.» Il n’a pas de…

… tact?
Aucun. Je me suis dit : «Suis-je en train de tout gâcher?» Et Jesse m’a rassurée : «Mais non, il est juste comme ça.»

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