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Indignation, sensibilité et équilibre

Photo: Remstar

Sarah Gadon et Logan Lerman parlent de leur nouveau film, Indignation, et de l’importance de savoir rire de soi.

À l’écran et dans la vie, il règne une belle chimie entre Sarah Gadon et Logan Lerman. Indignation, adaptation cinématographique que signe James Schamus du roman du même nom de Philip Roth paru en 2008, se déroule en Ohio, pendant la guerre de Corée. Lerman joue Marcus, un jeune étudiant juif, tandis que Gadon interprète Olivia, une camarade de classe tourmentée avec qui Marcus entreprend une relation tumultueuse. Ensemble, le duo est  à l’aise et rigole sans arrêt.

Entretien avec cet acteur de 24 ans qui s’est fait connaître dans Percy Jackson et cette comédienne de 29 ans vue dans les trois derniers films de David Cronenberg à propos de ce film inusité sur l’Amérique des années 1950.

Comment vous êtes-vous rencontrés?
Sarah Gadon: Il était enroulé dans une grande cape, comme un gamin de six ans, à se faire faire une permanente. Les gens disent : «Il y a une telle chimie entre vous, comment s’est-elle développée?» Je crois que lorsqu’on voit sa covedette complètement dépourvue de virilité, on se dit : «Je peux être vulnérable avec ce gars-là. On va pouvoir faire n’importe quoi ensemble.»

Logan Lerman: Je m’en fiche.

S.G.: Tu avais l’air d’une grand-maman juive.

L.L.: Je n’ai aucun mal à rire de moi et à me ridiculiser.

Est-ce toujours votre façon de briser la glace?
L.L.: Il y a un processus derrière ça. Quand j’étais très jeune, j’ai travaillé avec quelqu’un qui m’a fait une très forte impression, qui a jeté les bases de ma manière de travailler. J’ai appris à créer un environnement qui inclut tout le monde, spécialement quand je suis la vedette du film. Il faut donner le ton sur le plateau pour que tout le monde soit à l’aise et se sente en liberté. Tout le monde devrait se sentir assez à l’aise pour se mettre dans l’embarras et commettre des erreurs.

Les livres de Philip Roth ont quelque chose de très masculin. Cela dit, ses personnages féminins sont subtilement complexes, encore plus quand on adapte ses romans au cinéma et qu’on voit des femmes fortes les interpréter à l’écran.
S.G.: C’est un personnage avec beaucoup de substance dans le livre. Je crois que James lui a insufflé une vie qui n’était même pas dans le roman. La façon dont Roth la décrit est très symptomatique de l’époque. J’aime que, dans le livre, elle disparaisse sans qu’on explique pourquoi. C’était ce genre de société où on ne posait pas de questions.
L.L.: Elle est le personnage le plus intéressant du film.

S.G.: Ce n’est pas vrai. [Rires]

L.L.: Ce l’est pour moi. C’est une personne profondément émotive. C’est un don que de ressentir les choses. Beaucoup de gens sont engourdis. Une partie de notre métier consiste à combattre l’apathie, à faire en sorte que les gens ressentent de l’empathie envers des personnages qu’ils ne connaissent pas. Personnellement, je connais peu de gens qui ressentent les choses aussi profondément qu’Olivia. C’est rare que quelqu’un soit aussi sensible aux autres.

Quand on voit Olivia pour la première fois, c’est facile d’imaginer qu’elle a sa vie bien en main. Quand elle parle enfin, c’est surprenant de constater qu’elle est très directe et a plusieurs blessures.
S.G.: Elle a l’air d’être parfaite, incassable. Et pourtant, elle est totalement brisée à l’intérieur. Tout ce qu’elle fait est contre nature. Olivia a été inspirée par Sylvia Plath, et j’adore lire ses mémoires. Sylvia Plath est tellement drôle! Elle a un sens de l’observation aiguisé, elle est intelligente et vraiment très intéressante. Ça m’a rappelé que je devais équilibrer mon personnage.

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