Stranger Things: les suites d’un succès fou

Les frères Duffer, jumeaux créateurs de Stranger Things, parlent de leur série à succès et du futur de celle-ci.

Ressentez-vous beaucoup de pression pour la suite de la série, vu le succès de la première saison?
Matt Duffer: Juste d’entendre cette question nous stresse [rires]. Je sais que nous sommes maintenant dans la ligne de mire de plusieurs et que beaucoup de gens veulent savoir ce qui va se passer ensuite, mais on essaie de ne pas trop y penser. Ce que nous voulons faire est la même chose qu’au départ : écrire ce que nous aimerions voir à l’écran. Je crois qu’une bonne suite montre quelque chose de différent. Nous ne voulons pas répéter la formule ou remplir les prochaines saisons de Démogorgons [rires].

Ross Duffer: Au final, ce sera chouette que les adeptes puissent discuter et décider quelle saison ils ont préférée.

Les adeptes ont d’ailleurs rempli le web de théories et d’explications sur la série. Qu’en pensez-vous?
M.D.: Nous lisons ce que les admirateurs écrivent et, croyez-le ou non, nous tenons compte de leur avis. Les téléspectateurs sont en train de devenir une grande inspiration pour nous. Il y a beaucoup de gens créatifs dans le monde.

Une des théories veut que la deuxième saison tourne autour d’une nouvelle bande d’enfants…
M.D.: Du calme. «Nos» enfants ne s’en vont nulle part. Enfin, pas tous [rires]. Nous voulons qu’il arrive la même chose qu’avec Harry Potter, que le public puisse les voir grandir. C’est excitant, parce que ces jeunes se feront reconnaître partout plus tard.

«Je crois qu’une bonne suite montre quelque chose de différent. Nous ne voulons pas répéter la formule ou remplir la prochaine saison de Démogorgons.» – Matt Duffer, à propos de l’éventuelle seconde saison de Stranger Things

Aucun des enfants n’a plus de 12 ans. Ils sont nés avec des téléphones intelligents. Comment était-ce pour eux de jouer des jeunes des années 1980?
R.D.: Ils ont eu beaucoup de plaisir. Mais quand on tournait certaines scènes, ils nous demandaient : «Mais c’est quoi, ce truc?», quand ils utilisaient des walkies-talkies, par exemple. Ce qui était merveilleux, c’est qu’ils jouaient beaucoup ensemble et sont devenus de bons amis pendant le tournage… Et en ont même oublié leurs téléphones intelligents!

Avez-vous un nombre précis de saisons en tête?
M.D.: Nous en avons beaucoup discuté et nous en sommes venus à la conclusion que ce qui nous importe le plus, c’est de conclure sur une bonne note et de la meilleure façon possible. Je crois qu’on y arrivera. Pour l’instant, on veut que la série se tienne dans les codes de la science-fiction.

R.D.: Nous n’avons rien de coulé dans le béton. Nous voulons faire en sorte que l’histoire nous dise où aller. C’est ce qui est bien de travailler avec Netflix, on a une liberté totale.

Avant Netflix, d’autres réseaux ont d’ailleurs rejeté Stranger Things. Que diriez-vous à ceux qui n’ont pas cru en la série?
M.D.: Je leur dirais merci! Parce que tous les aléas nous ont menés où nous sommes. Nous n’avions pas approché Netflix en premier parce que nous n’aurions jamais cru qu’ils accepteraient.

R.D.: Notre série comprend des éléments avec lesquels ce n’est pas tout le monde qui est à l’aise. En principe, on a cinq enfants qui tiennent les rôles principaux d’une série qui n’est pas destinée aux enfants. Nous savions que ce n’était pas une série typique qui serait acceptée par le réseau télévisé américain typique et que le chemin ne serait pas sans embûches.

Vous êtes des adeptes de science-fiction. Est-ce que vous croyez en certaines des choses vues dans la série?
M.D.: C’est super qu’on puisse répondre oui sans être vus comme deux fous [rires]. C’est effrayant et excitant de penser qu’il existe des univers parallèles. Et pour la série, nous voulions que tout ait une base scientifique.Nous ne voulions pas toucher à des problématiques spirituelles ou religieuses.

https://www.youtube.com/watch?v=XWxyRG_tckY

Quelques faits sur Stranger Things

• Les références. «Il y a beaucoup de références à l’œuvre de Spielberg – à Jaws, E.T. – et à celles de John Carpenter et Stephen King, dit Ross. Mais tout a commencé avec Prisoners (film du Québécois Denis Villeneuve sorti en 2013). Nous étions fascinés par cette histoire de personne disparue.»

• Rejet. Les frères ont essuyé entre 15 et 20 refus de réseaux télévisés et de plateformes Internet, se souvient Matt.

• Nouvel indice. Au début du mois, le compte Facebook de la série publiait le message suivant : «Mike, Lucas, Dustin, Eleven, II! M.» Ce qui confirme que tous les jeunes, sauf Will, seront de retour pour la seconde saison, dont on ignore encore la date de diffusion. Winona Ryder sera-t-elle encore de la partie?