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Mostra de Venise: Hopper, à la hauteur du mythe

métro à veniseÀ Hollywood, les relations ne durent pas. Qu’elles soient professionnelles, artistiques, maritales, nommez-les! Cet endroit détruit les liens entre les humains.»

Mais la longue amitié qui lia Satya de la Manitou – l’auteur de la citation que vous venez de lire – et le regretté Dennis Hopper résista, elle, jusqu’à la mort du légendaire acteur et réalisateur. Malgré la folie de L.A., les jeux de pouvoir, les projets avortés, la débauche.

Along for the Ride fait partie de ces œuvres-pépites sur lesquelles on ne s’attend pas à tomber et qui ont un effet de ravissement instantané. Signé par le jeune Nick Ebeling, dont c’est le premier long métrage, le film est présenté à la Mostra dans la section parallèle intitulée Venezia Classici – Documentari. Mais cette ode à Dennis Hopper, à son art et à son mythe est tout sauf classique, justement.

Plutôt que d’emprunter à une forme de bio plus conventionnelle, l’œuvre, principalement en noir et blanc, se pare d’éléments de western, de séquences oniriques, de symboles.

L’originalité du traitement réside surtout dans le choix du protagoniste principal: Satya de la Manitou. Un sympathique gaillard aux culottes de cuir qui fut le bras droit, l’homme à tout faire et le grand ami de Dennis Hopper. Un cinéaste que tous se sont mis à s’arracher après son inattendu succès de 1969, Easy Rider.

Le docu se concentre surtout sur The Last Movie, gran

diose délire que Hopper réalisa deux ans après son premier triomphe, et qui fut encensé à la Mostra (où il remporta le Prix de la critique), avant d’être massacré par la presse américaine.

En se basant sur les confidences de Satya, Nick Ebeling fait aussi défiler un feu roulant de récits rocambolesques: le tournage d’Apocalypse Now, où Brando, que Hopper idolâtrait, refusait de respirer le même air que lui. Le plateau du American Friend de Wim Wenders, durant lequel son collègue de jeu Bruno Ganz et lui se sont détestés et tapé sur la figure si fort qu’ils ont mis du sang partout sur leurs costumes (puis, ils ont viré une grosse brosse et sont devenus les meilleurs amis du monde). Sans oublier le rôle complètement perché, et taillé sur mesure, que Lynch a offert à Hopper dans Blue Velvet.

Tout cela ne nous donne qu’une envie: replonger, en attendant que  le documentaire soit présenté à Montréal, dans la filmographie de ce grand artiste auquel Along for the Ride rend si bien 
hommage.

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