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Thomas Montminy-Brodeur: du Québec à Los Angeles pour Game of Thrones

Le compositeur d’image Thomas Montminy-Brodeur revient de Los Angeles comblé: son équipe et lui viennent de remporter leur troisième Emmy Award pour leur travail dans la série télévisée Games of Thrones (Le trône de fer en version française).

Thomas Montminy-Brodeur a grandi à Sillery où sa passion pour les effets visuels a commencé à se développer. «J’avais écouté Sur les traces du père Noël de Tim Allen et dans une scène, des lutins prenaient un jetpack pour aller sauver le père Noël, raconte-t-il. J’en ai demandé un comme cadeau à mes parents, mais je ne l’ai jamais reçu.» Bien qu’il n’ait pas eu son jetpack, sa passion pour les effets visuels, elle, était bel et bien germée.

Après des études en création multimédia au Collège Mérici et un programme intensif en effets visuels et l’Institut Grasset de Montréal, il s’envole pour Londres où la compagnie Framestore décide de lui donner sa chance. Après un an de travail comme artiste visuel, notamment pour Sherlock Holmes, Avatar et Harry Potter, il revient à Montréal où la compagnie RodeoFX le recrute.

Thomas Montminy-Brodeur est désormais superviseur de la composition chez RodeoFX. Il assiste le superviseur des effets visuels à Rodeo FX, Matthew Rouleau, dans son travail, en s’assurant de la qualité d’image.

Game of Thrones: la bataille de Meereen

RodeoFX a travaillé avec l’équipe de HBO pour les saisons 4, 5 et 6 de Game of Thrones. Pour la dernière saison, le studio s’est notamment occupé de la bataille épique de Meereen dans le neuvième épisode, «Battle of the Bastards». C’est cette scène qui s’est vu décerner un Emmy Award dans la catégorie des meilleurs effets visuels.

«Notre département 3D a fait la ville de Meereen et notre département d’effets a fait des bateaux qui brisent, explique-t-il. Nous, ensuite de ça, on doit intégrer le tout. On doit s’assurer que tout fonctionne, on polit l’image à la fin pour s’assurer que tout a l’air le plus réaliste possible.»

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(Gracieuseté HBO)

Les amateurs de la série se souviendront comment la ville de Meereen a été envahie par les vaisseaux de cités ennemies lors du neuvième épisode et comment Daenerys Targaryen a contre-attaqué avec ses trois dragons. À l’image d’un puzzle, Thomas Montminy-Brodeur et son équipe assemblent les différentes pièces de la scène, en s’assurant qu’aucune incongruité n’y réside. «Le feu qui sort des dragons, ce sont des images que le client a tournées avec des lances flammes. Avec ces images, on isolait le feu et on devait les intégrer à l’intérieur de la scène. Les dragons, c’est une autre compagnie qui nous les fournissait.»

Autre point essentiel de son travail: la scène, bien que tirée du fantastique, doit être le plus réaliste possible. «On devait essayer de trouver, à partir du moment où un dragon lance du feu sur un bateau, comme l’eau en dessous va réagir», illustre-t-il. Est-ce que les planches du bateau sont désintégrées par la chaleur? Se brisent-elles dans l’eau? Est-ce que l’eau doit bouillir? S’évaporer? Toutes ses questions relient le côté créatif et rationnel du travail, selon Thomas.

Des attentes de plus en plus élevées

La popularité du phénomène Games of Thrones force les compagnies derrière la télésérie à redoubler d’efforts pour un résultat impeccable. «C’est le média visuel le plus regardé au monde en ce moment, rappelle le jeune homme dans la fin vingtaine. Ça bat des records partout, ça gagne des prix. La pression sur cette émission est incroyable.» Le travail est autant plus demandant que les studios doivent faire 10 heures d’émission en moins de temps qu’un film à grand déploiement, sans compromettre la qualité visuelle.

Thomas Montminy Brodeur ne s’avance pas trop sur la septième saison de la populaire télésérie, mentionnant seulement que des pourparlers sont en cours.

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