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Le roi Arthur ressuscité

Photo: Warner Bros
Lucía Hernandez - Metro World News

Après un retard d’un an et demi, King Arthur: Legend of the Sword s’est finalement taillé une place dans l’horaire chargé des sorties de films.

Sous la direction de Guy Ritchie et de son style narratif particulier, un nouveau roi Arthur, joué par Charlie Hunnam, voit le jour. Entrevue avec les deux hommes.

L’univers que vous présentez dans le film est très multi-ethnique. S’agit-il d’une représentation de l’époque ou bien souhaitiez-vous montrer plus de diversité à l’écran?
Guy Ritchie : Principalement, c’est parce que l’histoire se déroule à l’ère postromantique en Angleterre. C’était un territoire très international puisque les gens devaient composer avec tout ce que l’Empire avait laissé derrière lui.

L’Empire a disparu et, avec lui, tous ceux qui y étaient engagés. On se retrouve donc avec une population internationale semblable à celle de l’Empire romain, qui parle à un auditoire contemporain.

«Tant et aussi longtemps qu’Arthur restera près de ses origines humbles, le pouvoir ne lui montera pas à la tête et il pourra se fier à l’opinion que les autres ont de lui.» – Guy Ritchie, sur le personnage d’Arthur dans sont plus récent film, King Arthur : Legend of the Sword

Étiez-vous limités dans les changements que vous vouliez apporter à la légende?
GR : Je pense qu’il faut commencer avec une page blanche, trouver l’essentiel de l’histoire. Le roi Arthur reste principalement le même, mais quand on respecte la légende originale, on bénéficie d’une licence créative pour repartir de zéro. Sinon, on referait le même film chaque fois et personne ne veut faire ça.

Trouviez-vous important de représenter les classes sociales de l’époque? Parce qu’avant de grimper les échelons, Arthur part de tout en bas.
GR : C’est l’histoire de tous les hommes, c’est ça, l’essentiel du récit. Si tu te crois plus important en tant qu’humain en raison de ton statut, c’est un mensonge. Ce mensonge, c’est la raison pour laquelle l’humanité est aussi méchante. Parce que plusieurs croient qu’ils se trouvent en haut de l’échelle.

Charlie Hunnam : Seuls les fous pensent qu’ils méritent le respect à cause de leur statut.

GR : C’est l’idée qu’Arthur reste le même et garde les mêmes valeurs, malgré son ascension jusqu’au trône.

Dites-nous-en plus sur le processus créatif. Comment avez-vous établi le ton de l’histoire?
GR : Il n’y a rien de plus important que de trouver le bon ton. Tu lis le script et tu te dis : «Est-ce que c’est trop drôle? Est-ce que ça me fait sortir de l’histoire?» Parce que tu peux avoir des éléments exotiques qui sont en contradiction avec l’intrigue, mais qui doivent être cohérents avec le récit. Il faut trouver le moyen d’être imprévisible, d’équilibrer tous les éléments.

CH : Une de nos plus grandes inquiétudes, c’était la cohérence du ton. Tu commences à filmer une scène qui, toute seule, pourrait être plus drôle, plus intense. La première semaine, c’est un défi de trouver le fil conducteur et, à ce moment-là, le cinéaste est l’élément le plus important pour établir ce ton et te l’expliquer. Et chaque acteur doit l’interpréter à sa manière.

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Distribution
Les personnages féminins sont rares dans King Arthur : Legend of the Sword. Le réalisateur, Guy Ritchie, et l’acteur qui joue le rôle principal, Charlie Hunnam en sont conscients.

«Je n’ai pas inclus de covedette parce que je ne voulais pas qu’une possible histoire d’amour devienne une distraction», a indiqué Ritchie.

«Nous avons aussi un grand désir de continuer l’histoire, a pour sa part ajouté Hunnam. Il y a un grand potentiel pour l’avenir. Ce film n’est vraiment que le début d’une histoire qui donnera la chance à des personnages féminins forts de se développer et de briller.»

En attendant d’ajouter des personnages féminins, le réalisateur croit que les spectatrices pourront tout de même se reconnaître dans King Arthur : Legend of the Sword. «Je crois comprendre assez bien la dynamique entre les hommes et j’essaie toujours de créer des personnages qui sont assez confiants pour se permettre d’être vulnérables, a-t-il expliqué. Selon moi, les femmes aiment voir ce type de film qui met en scène autant de personnages masculins parce qu’elles ne les trouvent pas menaçants. De plus, les personnages ont tous un côté féminin.»

Jouer par instinct
Charlie Hunnam n’a pas de formation classique d’acteur. Il agit donc d’instinct, ce qui a un impact sur sa préparation.

«J’ai étudié la cinématographie, les théories et l’histoire du cinéma, mais jamais le jeu, a-t-il expliqué en entrevue avec Métro. Je suis toujours nerveux quand les gens parlent de technique de jeu, car je ne connais pas les règles. Par exemple, dans mon dernier film, The Lost City, j’ai essayé de m’isoler. La solitude, les sacrifices, les conflits et les obstacles qui surviennent lorsque tu choisis de poursuivre tes rêves étaient un thème important de l’histoire. J’ai donc éteint mon téléphone et je me suis isolé de tout pour être capable de percevoir ces sentiments de solitude.»

Hunnam prend exemple sur Daniel D. Lewis, sans se comparer au légendaire acteur. «Ce qui m’impressionne le plus à propos de lui, c’est qu’il dit se préparer autant pour un rôle parce qu’il ne se trouve pas très bons.»

L’acteur britannique envie aussi son collègue Ron Perlman, avec qui il a partagé l’écran dans la série Sons of Anarchy. «Il arrive sur le plateau. Il demande quel genre de scène nous allons faire et dès qu’on se met à tourner, il l’exécute de façon magistrale, a-t-il raconté. Je ne suis pas capable de faire cela. Je dois me préparer et arriver sur le plateau avec un plan de match.»

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