Soutenez

Le cri du cœur de Loco Locass

Photo: Collaboration spéciale

Loco Locass présente le vidéoclip de la chanson Les géants.

Samedi 23 juin : à 22 h, alors que les célébrations de la Saint-Jean commençaient à répandre la joie aux quatre coins de la province, Loco Locass lançait Les géants, premier brûlot extrait de son disque Le Québec est mort, vive le Québec!

D’un strict point de vue musical, il s’agit d’un drôle de choix pour un premier extrait :la chanson est longue (près de cinq minutes), sombre, et dépourvue de refrain accrocheur. Comme on devait s’y attendre, il s’agit d’un autre manifeste musical dont Batlam, Biz et Chafiik ont le secret; une suite d’allitérations riches en rimes et en sens. Une déclamation plus qu’un rap ou un slam.

Un cri du cœur.

Résistant à la tentation d’illustrer de manière trop littérale ce texte touffu, le réalisateur Fred Caron a choisi d’accentuer la parole des Loco par des gros plans des visages de nos trois rappeurs engagés. Comme leurs yeux demeurent cachés sous les palettes de leurs casquettes, ce sont leurs bouches qui prennent toute la place, articulant avec soin chaque mot de cette diatribe nationaliste.

Reprenant une esthétique révolutionnaire qui a refait surface avec les mouvements Occupy ou Printemps Érable, le réalisateur nous montre aussi les trois gars comme des guérilleros artistiques, préparant dans l’ombre leur prochaine intervention urbaine. On peint et on découpe des affiches à l’effigie du groupe, ainsi que des portraits de quelques «géants» destinés à ramener l’histoire du Québec dans ses rues, au vu de tous.

On aurait bien souhaité voir un plan d’ensemble qui nous aurait permis d’apprécier le travail de ces graffiteurs politiques dans toute sa splendeur, mais c’est plutôt sur le mont Royal que se termine le clip : filmés de dos, la ville conquise à leurs pieds, les membres de Loco Locass agitent fièrement le drapeau de la liberté. Puissant.

De toute beauté
Youth Without Youth, la jeunesse sans la jeunesse? On pourrait croire que cet étrange titre de chanson s’applique à la délicieuse Emily Haines. En effet, s’il en est une qui ne semble pas souffrir des outrages du temps qui passe, c’est bien la chanteuse de Metric.

La femme de 38 ans, souvent considérée comme une des meilleures «frontwomen» du rock canadien, a toujours été le point focal des clips de la formation et avec raison : son visage est non seulement séduisant, il est aussi très expressif. Pour la réalisation du premier extrait de son nouvel album, Synthetica, le groupe torontois a de nouveau fait appel au photographe Justin Broadbent, qui avait créé la signature visuelle de Sick Muse, un des clips de son album précédent, Fantasies.

Plutôt que de s’attarder à quelque trame narrative, Broadbent préfère enchaîner une succession d’images-chocs, parfois en lien avec le texte de la chanson, parfois choisies pour leur seul pouvoir d’évocation. Filmé très sobrement sur un fond blanc, le clip déroule une suite de plans du groupe en action, avec en alternance des images en apparence aléatoires.

Une jeune fille empile des pneus, pendant qu’une enfant fait de même avec des gâteaux; Emily se bande les yeux ou tient des briquets allumés devant ses pupilles; un lapin vivant et un chien jouet se disputent la vedette; des joueurs de football se foncent dessus et deux jeunes femmes en habits traditionnels hollandais se tiennent par les tresses. Et tiens, pour faire bonne mesure, on place gratuitement une stèle noire rappelant le célèbre monolithe vu dans 2001, de Stanley Kubrick. Cela a-t-il un sens? Probablement pas. Est-ce beau? Certainement!

Le décompte MusiquePlus
Samedi à 15 h

Les géants de Loco Locass

Youth Without Youth de Metric

Articles récents du même sujet

Mon
Métro

Découvrez nos infolettres !

Le meilleur moyen de rester brancher sur les nouvelles de Montréal et votre quartier.