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La danse comme passion, la danse comme partage

Photo: Josie Desmarais / Métro

«On tombe amoureux de la danse quand on la ressent. Pas juste quand on la voit. On reçoit l’appel.» L’événement Dansons ensemble, Sharing Dance lance l’appel. À la ressentir, la voir aussi.

Née il y a cinq ans pour célébrer le cinquantenaire de l’École nationale de ballet du Canada, à Toronto, la journée Dansons ensemble, Sharing Dance a pris une ampleur bien plus importante que prévue. Au départ, ça devait simplement être un flash mob, soit une prestation dans un lieu public, exécutée par les élèves de l’institution. «On ne pensait pas que ça donnerait quelque chose de si gros! s’exclame le porte-parole de l’école, John Dalrymple. Mais plein de gens ont trouvé la vidéo de notre chorégraphie en ligne, l’ont apprise et se sont joints à nous. Ça nous a démontré qu’en offrant du soutien, on pourrait inciter des personnes partout au pays à l’apprendre à leur tour.»

Cette année, l’événement est lié aux célébrations entourant le 150e anniversaire de la Confédération. La choré sera exécutée dans la Ville Reine, à Halifax, à Winnipeg, à Calgary et à Montréal, en simultané. Enfin, presque. Dans la plupart des villes, ce sera en matinée. À Montréal, lieu de fête, ce sera plutôt en formule 5 à 8.

«Sharing Dance, c’est une chance de se rencontrer. C’est une façon différente de bouger. Dans l’émotion, dans l’énergie. C’est l’échange, c’est la fusion. C’est universel. C’est rassembleur» – Uriel Arreguin, directeur artistique du comité Sharing Dance Montréal

Il faut dire que dans la métropole, la journée Sharing Dance prend une tout autre dimension. En effet, un comité de quatre passionnés a mené le projet plus loin. Bien plus loin. À la tête de ce «groupe de guerriers», on trouve le directeur Uriel Arreguin, également créateur de la fondation 5inco, destinée à la promotion et à la diffusion des arts vivants. À ses côtés, Sophie Keller, chargée de projet et coordonnatrice artistique. Puis le danseur Kevin Delaney, coordonnateur contenu médias sociaux. Sans oublier Roger Sinha, un des quatre chorégraphes choisis pour concocter la pièce qui sera interprétée un peu partout au pays aujourd’hui.

Ensemble, ils ont mis tout leur cœur (et un nombre incalculable d’heures) pour faire de ce joli flash mob quelque chose de plus impressionnant. «Quand ils nous ont approchés pour nous occuper de la branche montréalaise du projet, se souvient Uriel Arreguin, j’ai dit hmm, c’est beau, c’est intéressant. Mais nous devons faire plus. À Montréal, on est quand même très uniques, innovateurs et créatifs!»

Avec son équipe, il a ainsi convaincu pas moins de 11 ambassadeurs de s’attacher à la cause. Des acteurs du milieu venus de moult endroits, et pratiquant moult styles. Dont Christiane Bélanger, du Ballet de Québec, dans la Vieille capitale, Marie-Josée Strazzero, de la Latin Dance Academy, dans l’est de l’île, Melissa Jurgutis, de la MJ Dance Company, à Vaudreuil.

Avec Roger Sinha, ils se sont rendus dans les écoles, pour montrer les pas, les répéter, les réviser. «On est toute une famille, se réjouit la renommée ambassadrice Louise Lapierre, qui dirige également sa propre école. C’est une si belle activité! Les jeunes participent à une chorégraphique qui sort de l’ordinaire, ils explorent, ils partagent.»

On a pu voir le fruit de leur travail la semaine dernière dans le cadre d’une répétition à l’Espace Danse de l’édifice Wilder. Des jeunes de tous les âges ont exécuté la pièce, énergique, dynamique et habitée, sur une musique signée par le quatuor à cordes Afiara Quartet, de l’artiste hip-hop Skratch Bastid, et la chanteuse de gorge inuit Tiffany Ayalik. Pensée par quatre chorégraphes, donc. Dont le Montréalais Roger, susmentionné. «Si vous regardez le tout début, il y a beaucoup d’éléments de la danse indienne que l’on appelle des mudras. C’est mon travail. Je mélange ces éléments à la danse contemporaine.» Il partage le crédit avec trois comparses, qui ne se connaissaient pas avant de se rencontrer, par ailleurs, le temps d’un week-end de création à Toronto. Soit Tracy Smith, originaire de l’Ontario, qui travaille beaucoup avec les jeunes Autochtones. Et Eugene Baffoe, un danseur hip-hop de Winnipeg. Puis Kimberley Cooper, de Calgary, qui a créé sa partie avec des élèves. «Ils ont beaucoup parlé des animaux, du hockey, note John Dalrymple. Ils ont tous cru au pouvoir et à l’esprit positif du programme. De créer une pièce accessible pour des danseurs tant professionnels que débutants, jeunes comme plus vieux, issus d’écoles, de centres pour personnes âgées.»

Une pièce qu’Uriel Arreguin a hâte de voir exécutée par plusieurs centaines de personnes dans sa ville d’adoption, la ville de son cœur. «C’est ÇA, Montréal! C’est la diversité culturelle, artistique, la créativité, l’innovation.»

Voyant toujours plus grand, il ajoute : «Je suis certain qu’on va pousser d’autres villes ailleurs dans le monde à suivre nos traces! Quand on y croit et qu’on est passionné, la personne en face n’a pas le choix! Elle doit aussi faire preuve de passion et suivre à son tour!»

Sophie sourit : «Ça crée, véritablement, un mouvement!»

Sharing Dance
Aux Jardins Gamelin
Dans le Quartier des Spectacles
Le 2 juin de 17 h à 20 h

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