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L’esprit du camp: hommage aux camps de vacances

Photo: Collaboration spéciale

Enfant, le bédéiste Michel Falardeau n’a passé qu’une semaine dans un camp de vacances. L’expérience a toutefois été assez marquante pour qu’il fasse de cet univers la toile de fond de son nouveau bouquin: L’esprit du camp.

«J’ai grandi dans le bois. Ma mère ne m’a donc pas envoyé là pour la nature, mais plutôt pour me donner l’occasion de rencontrer plein de jeunes qui viennent de partout, explique l’auteur, originaire de Notre-Dame-du-Lac, au Témiscouata, en entrevue avec Métro. Il n’y a pas de parents pendant une semaine, dans un camp. Ç’est une expérience inoubliable, qui m’a marqué.»

Le premier tome de L’esprit du camp, en librairie mercredi, est la huitième œuvre de Michel Falardeau. Un retour vers la jeunesse et l’espièglerie de French Kiss 1986, son album paru en 2012 et primé à Angoulême, après l’exploration d’un univers plus sombre dans Le Domaine Grisloire

«Je voulais revenir à l’humour, car Le Domaine Grisloire était plus sérieux, indique le bédéiste. Je voulais aussi travailler à nouveau avec de jeunes enfants. Les six rousses [qui font partie du groupe d’enfants de l’héroïne du récit] sont une source infinie d’ins­piration pour moi.»

«Tu peux te faire tes nouveaux meilleurs amis du monde en une semaine de camp de vacances. Ça se peut que vous ne vous écriviez jamais, mais ce moment-là restera toujours magique.» – Michel Falardeau, bédéiste et auteur de L’esprit du camp

Même si le récit est riche, les blagues fusent dans L’esprit du camp. Un chapitre entier est consacré à l’incapacité de notre héroïne, Élodie, à faire un numéro deux dans les toilettes communes, et mixtes (ouach), du camp. «Ça, ça m’est arrivé pour vrai. Ça m’avait pris quatre jours avant d’aller à la toilette», se rappelle en riant Michel Falardeau.

L’auteur s’amuse aussi à faire un charmant lexique de parlure québécoise pour que le reste de la francophonie ne soit pas trop perdue – «Marde: s’utilise presque comme “merde”, mais avec quelques subtilités qui prendraient plus qu’un été à expliquer.»

S’il considère L’esprit du camp comme la suite spirituelle de French Kiss, Michel Falardeau ne voulait pas se répéter pour autant. Cette fois, l’action se déroule dans les années 1990. On arrive notamment à se situer grâce aux références à certains groupes de l’époque, dont Pearl Jam et Nirvana, même si Élodie, notre héroïne, préfère Megadeth et Slayer. Le trip nostalgique s’arrête toutefois là. L’histoire est moins marquée par son époque que par les relations que développe Élodie.

La marginale qui s’ouvre
Notre héroïne a été forcée par sa mère à travailler au camp du Lac à l’Ours. Dire qu’elle n’est pas très enthousiaste à l’idée de passer l’été entourée de petits morveux au beau milieu de nulle part serait un euphémisme. «Elle est toujours en confrontation, peu importe la situation, à cause de son isolement ou à cause des jugements qu’elle porte, dit l’auteur. Il y a un peu d’immaturité là-dedans. Elle va finir par s’ouvrir et devenir sincère avec tout le monde.»

Cette ouverture, elle la doit à sa rencontre avec Catherine, une petite Miss parfaite, pas si parfaite dans le fond. Et fichtrement plus intéressante qu’elle ne semble être au départ. Leur coup de foudre amical (amoureux?) est la pierre angulaire d’un récit parsemé d’éléments fantastiques, tournant tous autour du mystérieux directeur du camp.

Les personnages, les relations interpersonnelles, le (superbe) coup de crayon, l’intrigue. Tout est là dans L’esprit du camp. Vivement le tome 2, dont la sortie est prévue à peu près à la même date l’an prochain.

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