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Megan Leavey: un métier de chien

Photo: Elevation Pictures

«Ce ne sont pas des animaux domestiques. Ce sont des combattants.» Dans Megan Leavey, Kate Mara endosse le rôle d’une Marine qui s’est battue pour que les droits de son chien pisteur soient reconnus au même titre que les siens. Entretien.

Pour une majorité de gens (plus précisément : pour une majorité de fans de la série House of Cards), Kate Mara, c’est celle qui incarnait Zoe Barnes. La journaliste à la morale élastique dont la mort subite dans le tout premier épisode de la deuxième saison («Iiih, qu’as-tu fait là, Frank Underwood?!») a stupéfait les fidèles.

Dans Megan Leavey, l’actrice de 34 ans change de registre. Et incarne une New-Yorkaise, comme elle. Dans une histoire vraie, mais pas comme la sienne. Celle de la Megan du titre. Une jeune femme désœuvrée, coincée dans un boulot sans lendemain, renvoyée du même boulot et ne voyant plus de lendemain du tout. Qui finit par s’engager dans les Marines.

Ce qui la pousse à faire ce choix? Principalement le manque de soutien de sa mère aux priorités quelque peu… douteuses («Si tu meurs au front, je recevrai combien en guise de compensation?»). Une femme quelque peu perdue, incarnée par la toujours excellente Edie Falco (qu’on a vue, notamment, dans la série Nurse Jackie). «T’as pas l’air si mal, lui dira-t-elle en la voyant sortir de l’école militaire. Je pensais qu’ils feraient de toi une G.I. Jane.»

«En passant, j’adore G.I. Jane, précise Kate Mara lorsqu’on lui mentionne cette réplique. Mais je pense que si ce cliché existe, c’est parce qu’il n’y a pas assez d’histoires racontées sur ces femmes. Des soldates, il y en a de tous les types. À tête rasée, aux cheveux longs, aux ongles manucurés… Plus on en parlera, moins de clichés il y aura.»

L’histoire dont elle est l’héroïne raconte celle d’une Marine qui trouve sa place, un peu par hasard, en découvrant l’unité K9. Où les soldats travaillent avec des chiens.

En parcourant le scénario, l’actrice aurait dit : «Megan Leavey, c’est moi.» Les producteurs auraient acquiescé : «Megan Leavey, c’est Kate.»
«C’est rare de recevoir des scénarios mettant en vedette des femmes dans les Marines. Ajoutez à cela l’aspect animalier et c’était d’autant plus captivant pour moi.»

Cet aspect est d’ailleurs primordial. En effet, après avoir été tous deux blessés lors d’une attaque en Irak, Megan se battra pour que son acolyte canin, Rex, ne soit pas euthanasié. Et qu’il revienne au pays avec les mêmes honneurs et reçoive les mêmes soins que les vétérans.

Fait particulier : dans ce film, la guerre est «effleurée». Présentée, recréée et «visuellement visible», certes. Mais textuellement dénuée de discours politique ou de mise en contexte spécifique. La mention la plus éloquente, selon nous? Lorsque Megan Leavey et ses collègues se retrouvent dans une école vide et ravagée, pupitres renversés, murs explosés. «That’s messed up.» «Ça, c’est l’enfer.»

«La direction artistique lors de ce jour de tournage était incroyable, crue, bouleversante, note laconiquement l’actrice. Chaque fois qu’il y a des enfants impliqués, c’est d’autant plus émotionnel.»

Parlant d’émotions, le biopic comporte beaucoup de scènes où Kate Mara sanglote. «Oh God! Pourtant, je ne voulais pas pleurer tant que ça! lance-t-elle. Mais vous savez, c’est un long récit. Un récit émouvant. Inévitablement, dans ce contexte, on devient vulnérable. Et les larmes se mettent à couler.»

Notons ici que l’ensemble est réalisé par Gabriela Cowperthwaite, la cinéaste qui a fait des vagues (et fait faire des cauchemars à SeaWorld) avec son documentaire, Blackfish. Un film-choc qui montrait l’effet dévastateur de la captivité sur les orques.

Ici, la réalisatrice propose une histoire plus lyrique, moins revendicatrice, quoique teintée d’aspects qui lui tiennent visiblement à cœur. Ainsi, en milieu de parcours, on aborde le syndrome de stress post-traumatique dont sont tristement victimes de nombreux soldats, parmi lesquels Megan Leavey. Un sujet dont il faudrait parler davantage, selon Kate Mara? «Probablement. Mais vous devriez poser la question à de vrais vétérans. Je ne connais pas la réponse. Je ne l’ai pas vécu.»

Megan Leavey

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