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Un sac de billes: un devoir de mémoire

Tournage Un sac de Billes Photo: Les films Séville

Christian Duguay se mesure à Un sac de billes, le livre phare de Joseph Joffo sur fond de Deuxième Guerre mondiale.

Ce sont des producteurs français qui ont pensé au cinéaste québécois, spécialiste des films historiques (il a déjà tourné sur Jeanne d’Arc, Hitler et Coco Chanel). Alors que le metteur en scène n’avait jamais lu ce roman vendu à plus de 20 millions d’exemplaires, il y a remédié en trois jours, recentrant l’histoire sur la relation entre les enfants et leur père, thème de prédilection de la plupart de ses longs métrages. Le tournage s’est mis en branle au bout de trois mois et le scénario a été écrit en cinq semaines en collaboration avec Benoît Guichard.

«Ce n’est pas un film qui va disparaître et dont on n’entendra plus parler. Ce film a un pouvoir didactique, il informe les gens tout en les divertissant.» – Christian Duguay, réalisateur d’Un sac de billes

Le récit, qui se déroule dans la France occupée, est centré sur deux gamins juifs en fuite (Dorian Le Clech, Batyste Fleurial) qui ont été séparés de leurs parents (Patrick Bruel et Elsa Zylberstein). Bien que l’action se passe il y a plus de 70 ans, elle fait écho de façon troublante à l’actualité.

«On a ce devoir de rappeler ce qui s’est passé, ce que l’être humain est capable de faire de plus beau et de plus mauvais, expose le réalisateur en entrevue. Cette façon de stigmatiser des gens selon leurs origines et leur religion, c’est arrivé avec l’Holocauste. Même si la cause est différente avec les migrants d’aujourd’hui, ça reste de la persécution.»

Grand admirateur du remarquable Au revoir les enfants de Louis Malle, Christian Duguay admet avoir voulu faire une œuvre accessible et lumineuse, une création soignée qui met les sentiments au premier plan. «Il y aura toujours des gens pour dire qu’il y a trop de musique, que c’est trop mélancolique et tout ça, avoue l’homme derrière Jappeloup. Mais c’est le cinéma que j’ai le goût de faire. J’ai envie d’aider les gens à se laisser emporter dans ces émotions-là.»

La période de l’oubli

Christian Duguay s’est promené en France pour montrer Un sac de billes à des adolescents de 10 et 11 ans… qui n’avaient jamais entendu parler de la Deuxième Guerre mondiale. «C’est triste que l’histoire se perde ainsi, soupire le metteur en scène. Peut-être que leurs parents ont tellement été éduqués à ce sujet qu’ils n’avaient pas le goût de retomber là-dedans. Dans tous les cas, les jeunes ont été très attentifs, et nous avons eu de nombreux échanges intéressants.»

À l’affiche vendredi.

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