Critique CD: Mononc’Serge, Émile Proulx-Cloutier, Xenoula
Cette semaine, l’équipe de Métro a écouté les derniers albums de Mononc’Serge, Émile Proulx-Cloutier et Xenoula.
Gras (trans)gression Mononc’Serge Révolution conservatrice Note: |
Mononc’ Serge, le révolutionnaire clairvoyant qui baigne dans l’huile de friteuse, revient à la charge avec son 12e album, Révolution conservatrice, une œuvre bourrée de sarcasme, de folie et d’appels à la transgression. La voix grasse du musicien québécois se cogne à du punk simple et efficace. C’est cru, c’est dru, ça frappe à la bonne place, surtout à droite, à l’extrême droite, pour dénoncer l’ignorance crasse et la médiocrité du Québécois extra-moyen du XXIe siècle vautré dans son confort matériel. On en avait grand besoin, de cette bonne dose de mots d’église et de revendication sur une musique décapante.
– Alexis Boulianne
Mots pesés Émile Proulx-Cloutier Marée haute Note: |
Ceux qui aiment prendre le temps de bien écouter les textes seront comblés par ce nouvel album d’Émile Proulx-Cloutier. Les mots y sont tous soigneusement choisis. Les rimes n’ont rien de kitsch et les messages sont forts. Si c’est sur Force Océane que le chanteur nous éblouit le plus, il prouve à plusieurs reprises qu’il a un talent pour raconter des histoires. Par exemple, dans Derniers mots, il se met dans la peau d’un père mourant. Sur la pièce Mon dos, il est un travailleur qui se tue à petit feu et qui dit sa façon de penser à son patron. Seul bémol : le musicien passe du rap au slam, de la ballade à la chorale. Ça essouffle.
– Virginie Landry
Piège de cristal Xenoula Xenoula Note: |
Xenoula a cette voix douce, éthérée, qu’on entend si souvent dernièrement. Sauf que. Avec ce premier album studio qui porte son nom (enfin, celui d’emprunt, car en vrai, elle s’appelle Romy Xeno), la musicienne qui a grandi en Afrique du Sud donne certes dans des sons tendance cristallins, mais elle va aussi plus loin. Alliée au réalisateur LA Priest (en vrai prise deux Sam Dust, ex-membre de Late of the Pier), elle joue avec les percussions, chuchote sur Luna Man, accompagnée par des voix d’hommes, justement, qui marquent la cadence. Si certains titres sont dilués, elle se rattrape avec des mieux ficelés comme Caramello. Sucré juste ce qu’il faut.
– Natalia Wysocka