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Columbarium: le goût de la différence

Dans Columbarium, de Steve Kerr, présenté à Fantasia la semaine prochaine, Mylène Saint-Sauveur campe une fille ambitieuse menée par une grande soif de célébrité.

Elle qui adore surfer entre les styles se réjouit de faire partie de ce thriller psychologique poignant qui met en scène deux frères, incarnés par David Boutin et Maxime Dumontier, qui se rendent dans un chalet afin d’exécuter les dernières volontés de leur père décédé. Entretiens avec la passionnée Mylène et l’inspiré cinéaste et scénariste derrière le projet.

«Je suis très heureuse qu’on commence à développer ce genre de films au Québec, et pas seulement des comédies et des drames. Je trouve ça l’fun qu’on ait de bonnes œuvres pour montrer notre talent!» lance joyeusement Mylène Saint-Sauveur au bout du fil.

L’actrice, qui a donné la réplique à Nico Archambault dans Sur le rythme et qui a personnifié la fameuse Michelle dans 5150, rue des Ormes, se remémore son passage sur le plateau de Columbarium avec un plaisir évident. La jeune femme tient un petit rôle dans ce film, soit celui de la copine actrice ambitieuse de Dumontier. Pourtant, même si elle n’a passé qu’une journée sur le plateau, elle affirme s’être énormément amusée à décortiquer tous les niveaux de signification du récit. «C’est d’ailleurs ça qui m’a attirée dans le projet de Steve : les deuxième et troisième couches cachées dans le scénario.»

Mylène explique aussi avoir été charmée par ce personnage qui ne ressemble guère à ce qu’on lui propose habituellement. «On m’a offert de jouer une fille superficielle qui est à l’argent. Je n’avais encore jamais joué ça!»

Celle qui souligne en outre que The Shining a fait partie de son éducation, relève plusieurs ressemblances entre l’œuvre culte de Kubrick et le premier film de Kerr. «Il n’y a pas beaucoup de personnages, l’ambiance est oppressante et il y a des choses étranges qui se produisent dans les deux longs métrages», énumère-t-elle.

Mylène enchaîne en se disant ravie que Columbarium soit présenté dans le cadre de Fantasia. «Je suis une grande fan de thrillers, de science-fiction, d’affaires qui vont dans l’espace et de toutes ces choses-là! J’ai donc toujours voulu aller à ce festival. Cette année, ce sera mon baptême!»

Soif de variété
«Je serais triste si on ne m’offrait que des rôles dans des histoires comiques ou dramatiques. J’adore entrer dans un univers complètement différent à chaque fois!»
Mylène Saint-Sauveur

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Faites de l’art, pas de l’argent
Depuis l’âge de cinq ans, soit celui auquel il a vu le quatrième épisode de Star Wars, Steve Kerr rêvait de réaliser des films. Devenu toutefois comptable agréé, il s’est «créé un avatar» pour traverser ses pénibles années dans le milieu de la finance. Le rêve d’enfance s’est réalisé et, aujourd’hui, le comptable défroqué présente Columbarium, un thriller psychologique troublant qui commence par une petite phrase, à savoir : «Ce film appuie le mouvement Occupy Wall Street.» «Je trouve triste de voir à quel point notre système se déréglemente et finit par arriver à avoir des effets pervers aussi violents que ceux qu’on a vécus pendant la crise des subprimes», explique-t-il.

Celui qui affirme «s’être senti comme un imposteur dans son autre vie» avoue toutefois ne pas regretter d’avoir vécu cette expérience. Non seulement elle lui a permis «d’ajouter des cordes à son arc», mais elle l’a aussi énormément inspiré.

Deux maximes évocatrices apparaissent d’ailleurs dans Columbarium, soit Make money, not art («Faites de l’argent, pas de l’art») et In cash we trust («Dans le cash, nous croyons»). Serait-ce là des principes qu’on aurait tenté d’inculquer au cinéaste et scénariste par le passé et contre lesquels il s’est révolté? «Oui, en quelque sorte, répond-il. La finance est un milieu assez macho. On emploie souvent l’expression “la loi de la jungle”. Dans mon récit, j’ai donc eu envie d’exploiter deux quêtes : celle du plus vieux frère [Boutin], axé sur la réussite financière, et celle du plus jeune [Dumontier], obsédé par la célébrité. Une obsession que je trouve tout aussi absurde et vide que celle de l’argent. J’ai eu envie de crier haut et fort que c’était un peu ridicule et qu’il faudrait se concentrer sur des choses plus fondamentales.»

Columbarium
Le 5 août à 17 h 10
À la Salle J.A. De Sève

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