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Judah Friedlander: Les États du rire

NEW YORK, NY - FEBRUARY 07: Judah Friedlander attends "A Night of Comedy with Jane Fonda: Fund for Women's Equality & the ERA Coalition" on February 7, 2016 in New York City. (Photo by Andrew Toth/Getty Images for Fund for Women's Equality/ ERA Coalition) Photo: Getty Images for Fund for Women'
Pat King - Metro World News

Le drôlement original Judah Friedlander revient sur la conception de son spectacle d’humour disponible sur Netflix (qui se trouve incidemment à être l’un des one-man-shows les plus comiques et politiques de l’heure).

Judah Friedlander n’est pas un homme patient. Surtout en ce qui a trait aux gens qui geignent. Encore plus particulièrement si le sujet de leurs doléances est la santé générale de la nation américaine. Selon lui, les États-Unis sont les meilleurs. Point. Sur toute la ligne.

Du moins, c’est ce qu’il clame haut et fort dans son hilarant monologue humblement (ahem) intitulé America is the Greatest Country in the United States.

Les fans de la défunte série 30 Rock, portée par Tina Fey et Alex Baldwin, se souviennent de Judah Friedlander comme du scénariste à casquette qui dévorait des sous-marins et portait toujours des t-shirts trop courts. Ces mêmes fans (et pas qu’eux) prendront un plaisir encore plus grand à voir cet hirsute gaillard reprendre du service en solo dans son one-man-show. Un spectacle donné au légendaire Comedy Cellar, sis à New York, dans lequel il enchaîne les punchs sur les sujets qui suscitent le plus de débats chez nos voisins du sud. Le réchauffement climatique, le contrôle des armes à feu, les droits des personnes trans, le racisme, l’état des prisons.

Pour y parvenir, il parle par le biais d’un personnage. Un genre de prof extraterrestre à l’ego démesuré qui dit des énormités sur un ton des plus sérieux. «Nous sommes la plus grandiose nation au monde et tous les autres pays le savent», affirme-t-il sans nuance et sans sourire. L’ensemble de ses déclarations se révèlent d’ailleurs (et c’est voulu) complètement ridicules… mais son approche satirique déclenche les rires à tous les coups.

Quand on l’interroge sur cette technique si particulière de «je détiens la vérité suprême et je ne me remets jamais en question» qu’il emploie sur scène, Friedlander confie qu’il s’agit de sa façon de se moquer de l’ego surdimensionné de sa nation – et de tenter de le réduire un brin. «Je m’amuse du narcissisme de mes confrères américains et de la confiance excessive qu’ils ont en leur pays, en leur puissance et en leur pouvoir, explique-t-il. Les gens se moquent de Trump, de son narcissisme et de sa trop grande confiance en soi. Ils disent qu’il est tellement sûr de lui tout en étant un idiot. Mais savez-vous quoi? Il est loin d’être le seul!»

Et c’est également loin d’être la seule astuce comique qu’emploie Judah Friedlander. Parmi ses préférées? Ne pas dire de quel côté de l’axe politique se situent ses valeurs. Bon, d’accord, il est de gauche. Mais il ne le spécifie guère dans son spectacle. «J’aime faire rire. Par la comédie, la satire, l’absurdité… et la réflexion. Pour mieux rigoler, mieux vaut penser. Et je préfère que le public pense par lui-même.»

Il faut croire que la méthode fonctionne. Fort. Depuis que son spectacle est disponible sur Netflix, Judah Friedlander a obtenu des critiques extrêmement positives. Il a même remporté des prix.

Fait intéressant : même si ses gags ont été applaudis encore plus fort depuis l’élection de Donald Trump, la majorité a été écrite bien avant. «J’ai composé la plupart de ces blagues avant le 8 novembre 2016. C’est vrai que les choses ont empiré avec le nouveau gouvernement. Mais ce n’est rien de nouveau. Trump n’a pas inventé les incarcérations de masse, par exemple. Oui, il y a un danger que ce problème s’aggrave encore plus. Mais ce n’est rien de neuf sous le soleil.»

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