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Le musicien nomade s’est posé

C’est un véritable voyage musical que propose Ramon Chicharron avec son nouvel album Merecumbé.

Le deuxième disque du Mont­réalais d’adoption ratisse large, mélangeant les sonorités de sa Colombie natale (cumbia, merengue, champeta) à des rythmes plus électros et à des mélodies psycho-tropicales. De l’expérimentation ludique et dansante, entièrement en espagnol et parfaite pour accompagner cette chaleur qui se pointe enfin le bout du nez.

Le tout a été composé en solitaire dans la jungle du Costa Rica, qui était bien moins calme que prévu. «Je voulais avoir l’inspiration de la nature et il y avait des singes qui faisaient tout le temps du bruit», se rappelle le musicien, plongé dans ses souvenirs.

Une anecdote qu’il a utilisée à bon escient dans une pièce où des singes hurlent aux humains de ne pas détruire leur maison.

La nécessité de protéger l’environnement revient souvent dans la prose de Ramon Chicharron. Tout comme l’amour et la situation des migrants sur la planète.

Lui-même a quitté la Colombie à l’âge de 19 ans pour de nouvelles aventures qui l’ont conduit au Honduras, au Costa Rica, au Mexique, en Floride et finalement, en 2005, à Mont­réal. «J’étais allé explorer les Caraïbes et finalement je me suis retrouvé au pôle Nord!» lance-t-il en riant.

«Je suis venu un été ici et je suis resté. Je suis tombé amoureux de la culture musicale de Montréal, qui explose de partout.» – Le chanteur Ramon Chicharron, qui est débarqué en ville en 2005.

C’est ici qu’il s’est mis à jouer chaque semaine, formant une famille musicale avec les gens qui venaient le voir. L’album Uepaje a vu le jour en 2015 et c’est maintenant au tour de Merecumbé, avec ce même amour pour sa terre d’origine.

«Lorsque j’étais en Colombie, ça ne m’intéressait pas, admet celui qui s’inscrit dans la lignée d’artistes comme Bomba Estéro et Systema Solar. C’est une chose qu’on arrive seulement à expérimenter quand on part, lorsque la mélancolie commence à s’installer. Quand on est là, on n’arrive pas à l’apprécier.»

«Il faut continuer à faire de la musique qui est inspirée de ses racines pour pouvoir continuer à partager cette culture magnifique, l’histoire musicale, et la faire connaître.»

Rythmes parents
Des nombreux genres qui forgent son identité musicale, Ramon Chicharron a toujours eu une préférence pour la cumbia, qui est née en Colombie au XVIIe siècle avant de se voir métissée par l’apport d’esclaves africains, d’Espagnols et d’Indiens des Antilles. Un son qui trouve invariablement écho au Québec.

«Il y a des similitudes entre les musiques québécoise et colombienne, explique le musicien. La cumbia et la musique traditionnelle avec les cuillères, ça se ressemble tellement. C’est à peu près les mêmes beats. J’avais fait la chanson Tassez-vous de d’là des Colocs en cumbia et ça fonctionnait parfaitement. Il faudrait explorer pour trouver les racines musicales communes aux deux pays et les renforcer.»

Merecumbé, lancement jeudi au O Patro Vys, 356, avenue du Mont-Royal Est

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