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Game Night: L’art de jouer avec le public

Photo: Collaboration spéciale

On a tous pris part à une soirée de jeux de société qui a tourné au vinaigre. Souvent, le conflit est causé par un tricheur peu subtil, ou bien par quelqu’un qui gagne contre toute attente. Alors il n’est pas surprenant que le tandem de réalisateurs formé de Jonathan Goldstein et de John Francis Daley ait vu du potentiel dans Game Night (Soirée de jeux en version française), qui sort cette semaine en DVD.

L’histoire est centrée sur une soirée meurtre et mystère qui devient très, très réelle quand un des participants est kidnappé, alors que les autres croient qu’il s’agit d’un élément du jeu.

Métro a discuté avec les réalisateurs et une des vedettes du film, Billy Magnussen, de cette comédie qui combine deux genres cinématographiques, de sa tendance à jouer avec les émotions du public et de sa distribution.

Qu’est-ce qui vous a accroché dans le scénario de Game Night?
John Francis Daley: Qu’il combine deux genres. On profite du côté amusant de la comédie et de l’aspect angoissant d’un thriller.

Jonathan Goldstein: On a écouté beaucoup de films où le public passe la moitié du temps à essayer de deviner ce qui va se passer, ce qui est vrai, ce qui est faux. Une partie du plaisir de faire des films, comme l’a dit Hitchcock, c’est de jouer avec les émotions du public. C’était aussi amusant d’explorer ce qui se passe quand un groupe d’amis laisse son côté compétitif prendre le dessus sur sa logique. Parce qu’on a tous besoin de laisser sortir notre envie de gagner. Surtout après une semaine de travail et de stress, on recherche tous quelqu’un sur qui crier. Sans malice, bien sûr.

Est-ce que la combinaison des deux genres a été un défi?
JD: Ç’a rendu la réalisation deux fois plus complexe. On voulait que chacun des genres soit représenté de manière satisfaisante, ce qui veut dire qu’on devait s’exécuter parfaitement. On s’est assuré que le film garde l’apparence d’un thriller, sans ruiner les moments comiques.

Billy Magnussen: Ils [Gold­stein et Daley] étaient toujours excités à l’idée d’habiller la comédie avec des aspects thriller. C’est un peu comme si David Fincher réalisait un épisode de Scooby-Doo. La meilleure partie de la lecture du scénario était d’essayer de repérer les indices et de partir à l’aventure avec ces personnages. Ça devenait de plus en plus fou. Le script était la base de tout, mais il y avait des lignes alternatives, et chaque fois que Sharon [Horgan] et moi avions une idée, ils jouaient avec. Vous voulez toujours travailler avec des gens collaboratifs, parce que c’est la meilleure chose à propos de l’art. La comédie, c’est comme le jazz: vous voulez vous dépasser les uns les autres.

Parlez-nous de l’intégration de Jesse Plemons dans le film.
JG: On voulait Jesse Plemons dès le départ, parce qu’on aurait pu être très idiot avec son rôle, ce qui aurait tué tout le suspense. La force de Jesse est qu’il est capable de rendre la situation très dramatique tout en gardant son personnage ancré. Et c’est du génie. Cela faisait partie de notre distribution pour le film. C’est pourquoi nous avons opté pour des acteurs qui sont plus connus au théâtre que dans le milieu de la comédie, comme Kyle Chandler. Ils nous ont aidés à rendre les rires plus surprenants.

Avez-vous fait une soirée de jeu avec les acteurs?
JG: Non, parce qu’en tant que réalisateurs, nous étions beaucoup trop absorbés par le film. Nous avons cependant encouragé les acteurs à le faire. Et je pense qu’ils ont joué à Clue tout au long du tournage.

BM: On jouait à Clue version hardcore pendant le tournage. Je ne sais pas combien de fois j’ai crié à la table: «C’est le Colonel Moutarde!» Pour la plupart des jeux de société, ma tactique est de montrer du doigt des gens et de leur crier à la figure.

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