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Du bonheur à l’état pur au Festif!

Photo: Francis Gagnon/Collaboration spéciale

Philippe Brach venait à peine d’entamer les premières notes du Matin des raisons sur le quai de Baie-Saint-Paul, dimanche, en guise de clôture du Festif!, que le blues post-festival s’installait déjà. La petite ville charlevoisienne a déployé ses charmes pour cette neuvième édition, séduisant autant les artistes que les spectateurs par sa bonne humeur contagieuse et son ambiance de fête continuelle. D’un minuscule événement musical recevant 2 000 personnes lors de sa première édition, le Festif! a accueilli cette année 38 000 personnes et est désormais un arrêt incontournable sur le circuit des festivals. Si le Festif! est avant tout une longue suite de moments aussi beaux que fugaces, certains événements précis ont attiré l’attention de Métro. En voici cinq.

Galaxie
La formation de stoner rock Galaxie n’a plus à convaincre qui que ce soit. Le guitariste et leader du band, Olivier Langevin, a encore une fois fait la preuve que son groupe est une des propositions les plus énergiques et électrisantes de la scène québécoise. La prestation de Galaxie, jeudi soir, a atteint très rapidement son point d’ébullition et a su garder la tension élevée, sans donner un instant de repos aux spectateurs subjugués par l’allure à la fois mystique et futuriste de Langevin, qui enchaînait les riffs hurlants avec une agilité déconcertante. Avec sa distorsion en abondance, le rock de Galaxie a quelque chose d’hypnotisant qui entraîne un état de transe profond. Le public a semblé apprécier les chansons du nouvel album, sorti au printemps, qui fonctionnent à merveille dans le contexte d’un spectacle comme celui du Festif!.

(Photo: Caroline Perron/Collaboration spéciale)

Suuns
Le groupe de art-punk psychédélique Suuns a su habiter complètement le sous-sol de l’église de Baie-Saint-Paul, samedi soir, lieu de rendez-vous habituel des groupes les plus sombres de la programmation du Festif!. Les rythmes chirurgicaux et secs de la formation montréalaise se mêlaient à la voix éthérée du chanteur, Ben Shemie, avec une précision sonore qui égalait celle de leur excellent dernier album, Felt. D’ailleurs, les chansons jouées au Festif! ont été pratiquement toutes tirées de cet opus, et c’est tant mieux: Felt a quelque chose de plus invitant, de plus doux, tout en étant farouchement enragé et inquiétant. Le son de Suuns, difficile à décrire, a pris tout son sens lors de la prestation de samedi. Le volume poussé au maximum, la guitare déchirante et le synthétiseur lourd et puissant y étaient pour quelque chose.

(Photo: Jay Kearney/Collaboration spéciale)

Tiken Jah Fakoly
Surprenante tête d’affiche du festival, le chanteur ivoirien Tiken Jah Fakoly est entré sur scène, vendredi, vêtu d’une grande toge et d’un bâton de pèlerin sous les applaudissements enthousiastes de ses fans (très) heureux de voir ce légendaire personnage fouler les planches de la scène principale du Festif!. Accompagnée d’une dizaine de musiciens, la belle voix rauque de Fakoly a résonné sur les bâtiments du centre-ville de Baie-Saint-Paul, portant son message de paix, d’espoir, mais aussi son appel à combattre les injustices du colonialisme et à laisser le continent africain décider de son propre sort. On chante encore Tout le monde veut le paradis/ mais personne ne veut payer le prix plusieurs jours après la prestation.

(Photo: Alexis Boulianne/Métro)

Stéphane Lafleur
Peu de mots peuvent décrire un moment aussi parfait que celui-là : la voix derrière Avec pas d’casque, Stéphane Lafleur, seul au milieu d’un champ, à l’aube, alors que le ciel se colore d’orange et de rose. Plus loin, le fleuve. Juste à côté, quelques brebis qui se laissent tenter par plusieurs solos de bêlements, drôlement bien placés entre les mélodies empreintes de tristesse et le «bon vieux beat réconfortant» de la guitare de Stéphane Lafleur. C’était un moment de rêve comme il n’en arrive que dans les festivals des régions québécoises. Autour de la petite scène toute simple, une foule, mélangeant ceux qui ne s’étaient pas encore couchés et ceux qui s’étaient levés tôt, a écouté dans un silence religieux Lafleur chanter et gratter doucement sa guitare. Alors que sa prestation touchait à sa fin, le petit train de Charlevoix est tranquillement entré en gare, juste à côté, comme pour ne pas déranger. C’est ce qu’on appelle un moment inoubliable.

Les surprises!
Le Festif! se démarque entre autres par l’utilisation des notifications transmises par le biais de son application mobile pour annoncer des spectacles-surprises. On s’est donc précipité plusieurs fois durant la fin de semaine vers les spectacles improvisés de Yann Perreau, de Mon doux saigneur, de Dave Chose, des Ragers, de Paul Piché, etc. Ces petits bonbons transforment l’expérience et encouragent les festivaliers à rester alertes et à découvrir des petits coins cachés de Baie-Saint-Paul.

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