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Festival de musique émergente: voyage au bout de la nuit

Milk and Bones, Agora des Arts Photo: Louis Jalbert/Collaboration spéciale

Rendez-vous incontournable des amoureux de la musique indépendante, le Festival de musique émergente en Abitibi-Témiscamingue a encore une fois fait vibrer Rouyn-Noranda lors du dernier week-end. Retour en quatre temps sur cette célébration de la vitalité de la culture québécoise.

Lumineux Lenoir

Louis Jalbert/Collaboration spéciale

Hubert Lenoir, nouveau porte-étendard du glam rock québécois, a démarré les festivités en trombe, offrant une performance déchaînée à l’Agora des Arts. Attendu de pied ferme par une horde de fans qui l’ont accompagné dès les premières notes, le chanteur s’est donné corps et âme, livrant avec une énergie toute punk ses chansons qui mélangent si habilement pop, funk et jazz.

Lenoir a brillé de mille feux, multipliant les séances de bodysurfing avant d’aller se suspendre au balcon dans une position christique. On était dans une ancienne église, après tout. «On est tous des fleurs de lys éjaculées. C’est le temps qu’on fasse connaître la culture québécoise fucking world wide. Pour ça, ça prend des nouvelles chansons!» a-t-il clamé avant d’éxécuter deux nouvelles compositions.

Un peu plus rock, ces pièces ont chauffé à blanc un public prêt à tout pour son prince, y compris à monter sur scène pour danser un slow, à s’asseoir par terre pour une chanson calme ou à se mettre topless (proposition que l’auteur de ces lignes a déclinée). Comme il se doit, le tout s’est terminé par un triomphe au cours d’un medley réunissant Smells Like Teen Spirit de Nirvana et Good Riddance de Green Day. «I hope you had the time of your life»…Oui, c’est pas mal ça.

Soirée record pour Loud

Christian Leduc/Collaboration spéciale

Après avoir conquis la France et prouvé tout l’été que Toutes les femmes savent danser, Loud s’est présenté en héros sur la scène extérieure du FME. Le rappeur était le point d’orgue de la soirée hip-hop du samedi, avec en première partie le jeune Zach Zoya et Fouki, particulièrement Gayé pour l’occasion.

Loud a conclu la veillée en balançant hit sur hit, rappelant pourquoi il est devenu le premier rappeur du Québec à obtenir un numéro un sur les radios commerciales.

Scénario bien différent pour Yes McCan, qui, la veille, le jour même où il lançait son premier album solo OUI (tout, tout, tout, toutttte), a vu son spectacle interrompu après une dizaine de minutes lorsqu’un fin finaud a eu la brillante idée d’actionner un extincteur dans la foule compacte réunie au Paramount. Résultat : plusieurs spectateurs incommodés, salle évacuée, ambulances, pompiers en alerte et belle confusion au centre-ville de Rouyn. Décidément, RIEN rien rien, rien rien ne fonctionnait.

L’ancien des Dead Obies a tout de même réuni ses fans dans la ruelle attenante pour interpréter une pièce, juché sur sa van de tournée. Sans équipement, il n’a pas pu aller bien loin…

Moments planants

Louis Jalbert/Collaboration spéciale

Après avoir couru d’un bar à un autre pour ne rien manquer de l’impressionnante programmation du FME (qui peut compter jusqu’à six spectacles simultanément), il fait bon se poser un peu pour apprécier une musique aérienne.

Le festival a marqué un grand coup en ressuscitant Karwatson, rencontre éphémère entre les gars de Karkwa et le groupe de Patrick Watson. Dix plus tard, la formule fonctionne toujours à plein régime. Pendant presque deux heures, les neuf (!) musiciens ont livré une performance généreuse qui oscillait entre envolées planantes et gentilles séances acoustiques.

Pouce en l’air également pour le duo électro Milk & Bone qui, à sa toute première présence au FME, a charmé le public abitibien à la soirée de clôture.

«Vous êtes le meilleur public du monde!» Laurence Lafond-Beaulne, membre de Milk & Bone, s’adressant aux spectateurs du FME

Une finale toute en douceur, qui s’est quand même terminée en apothéose avec les morceaux costauds de son dernier album, Deception Bay.

«On fait la transition vers la soirée métal!» a conclu de sa douce voix Camille Poliquin, le sourire fendu jusqu’aux oreilles devant la réaction enthousiaste de la foule.

Il n’y a peut-être pas eu de mushpit, mais l’énergie était là!

Les Louanges louangé

Dominic McGraw/Collaboration spéciale

Le FME, c’est bien sûr une occasion de découvrir une foule de nouveaux talents.

Les Louanges, alias Vincent Roberge, a fait tourner bien des têtes au cours du week-end avec son funk lo-fi, son attitude nonchalante et sa voix de falsetto. Sa prestation à l’Abstracto nous a gratifié de deux nouveaux vers d’oreilles, Pitou et Tercel, qui se retrouveront sur son très attendu premier album, La nuit est une panthère, qui sera lancé le 21 septembre.

On la connaissait déjà, mais Lydia Képinski nous a soufflé lors de sa prestation à la salle Évolu-son. Capable de captiver la foule par sa seule présence sur scène, l’auteure-compositrice-interprète a impressionné par sa virtuosité, son intensité… et ses blagues entre deux pièces super sombres!

Côté révélation, on a ajouté à notre playlist le surf rock psychédélique à la japonaise de Teke Teke, le rap bien gras des Génies Bouchard, produit de Val-d’Or, et le prog rock de Klaus.

Supergroupe formé de François Lafontaine (ex-Karkwa), de Joe Grass (Patrick Watson) et de Samuel Joly (Marie-Pier Arthur), le trio a lancé son premier album au mythique Cabaret de la dernière chance, bondé pour l’occasion.

Joe Grass. Photo: Christian Leduc/Collaboration spéciale

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