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Cette semaine, Métro craque pour Pauline Julien, Laissez bronzer les cadavres…

Photo: Collaboration spéciale

1. Pauline Julien, intime et politique
Vingt ans après sa mort, on honore enfin la mémoire de Pauline Julien. Après le spectacle hommage La Renarde et la pièce Je cherche une maison qui vous ressemble, voilà qu’un documentaire (comme son nom le suggère) retrace le parcours tant intime que politique de la chanteuse qui, atteinte d’aphasie, s’est enlevé la vie en 1998 à l’âge de 70 ans. Grâce aux précieuses images d’archives de sa famille, sur lesquelles la cinéaste Pascale Ferland a pu mettre la main, on (re)découvre Pauline Julien dans ses mots, le tout dans un montage habile, empreint de poésie, qui met en valeur cette femme engagée, passionnée, amoureuse, intense et intègre. – Marie-Lise Rousseau

2. Laissez bronzer les cadavres
Avis aux amateurs de films déjantés, Laissez bronzer les cadavres est fait pour vous. Basé sur le roman du même titre, le long métrage tendu d’Hélène Cattet et de Bruno Forzani surprend à chaque seconde, ne serait-ce que par son décor: des ruines au bord de la Méditerranée qui se transforment en champ de bataille entre truands, policiers et malheureux civils pendant une journée. Si les personnages restent plutôt unidimensionnels, et l’histoire, assez sommaire, les plans originaux et hypnotisants, l’édition sonore et les flash-back mystérieux font de ce film une expérience cinématographique unique. À l’affiche au Cinéma du Parc. – Carine Touma

3. Noname
La rappeuse américaine Noname sortait cette semaine son deuxième album, Room 25. Après l’excellent Telefone, cette artiste originaire de Chicago déballe sa prose rythmée, très près du slam, emportée par des beats doux et jazzés. Si Telefone portait en lui justement une sorte de douceur mêlée d’une acerbe critique sociale, Room 25 penche plutôt du côté de la colère amère. Noname y approche son point de rupture, même si on sent des moments d’espoir poindre à l’horizon. – Alexis Boulianne

4. Papa Popote
Les papas aussi aiment cuisiner pour la marmaille. Antoine Sicotte, alias Le cuisinier rebelle, lui-même papa de trois enfants, frappe donc dans le mille avec son nouveau livre de recettes conçu précisément pour leur plaire. On y trouve des dizaines de plats accessibles qui évoquent la bouffe de pub – Cheezy Chili, Tartare Kazoku ou encore Pizza Mile End, pour ne donner que quelques exemples –, le tout présenté avec beaucoup d’humour dans une mise en page colorée inspirée de l’univers de la BD. Pour casser un peu le cliché de l’homme qui ne cuisine que des pièces de viande au barbecue, le chef a aussi concocté des recettes de tofu (au brocoli bien cuit) et quelques salades-repas. Aux éditions Cardinal. – Jessica Dostie

5. Queen – Bohemian Rhapsody
«Majestueux, imposant, authentique trésor national britannique»: les superlatifs ne manquent pas pour encenser Queen, dans le plus récent livre biographique consacré au populaire groupe rock britannique. Rempli d’images et de citations, l’ouvrage présente les grands moments de la formation. Une bonne façon de se mettre en train avant l’arrivée du film biographique du même titre (Bohemian Rhapsody), qui sortira en salle le 31 octobre. – Philippe Lemelin

6. Nyotaimori
Maude est esclave de son travail. «Autrice-journaliste-chroniqueuse-recherchiste-rédactrice-blogueuse-chargée-de-projet-gestionnaire-de-communauté-ish», elle accumule les contrats payants «en visibilité» en espérant se faire un nom. Quitte à compromettre le road trip «Thelma et Louise» qu’elle a planifié avec sa blonde. Quitte à sacrifier sa vie de couple. Dans le texte tiré de sa pièce de théâtre, Sarah Berthiaume explore avec beaucoup d’humour et une touche de réalisme magique notre rapport souvent malsain au travail. D’un acte à l’autre, on se retrouve dans une agence de pub où on préfère l’expression «espace de liberté créatrice» au mot «travail», dans un sweat shop sud-asiatique aux conditions inhumaines ainsi que dans une usine de voitures japonaises. Aux Éditions de ta mère. – Marie-Lise Rousseau

7. Le reste vous le connaissez par le cinéma
Cette relecture par l’auteur britannique Martin Crimp des Phéniciennes, classique d’Euripide du Ve siècle avant Jésus-Christ, dépoussière à grands coups de Shop Vac les péripéties de ces joyeux personnages que sont Œdipe, Antigone et Créon. Sans perdre la charge dramatique de cette tragédie millénaire, le texte de Crimp et la mise en scène déjantée de Christian Lapointe renouvellent le propos des Anciens en posant des questions très modernes sur le pouvoir, la politique et la place des femmes. On sort interloqué par l’avalanche de questions débitées par le chœur des Phéniciennes (brillamment interprétées par six jeunes comédiennes à l’énergie mordante), mais content d’avoir été brassé de la sorte. À l’Espace Go jusqu’au 6 octobre. – Benoit Valois-Nadeau

Et on se désole pour

Les remerciements lors des galas
Gagner un trophée, c’est non seulement une bonne tape dans le dos pour un créateur, mais aussi une belle occasion de prendre la parole sur une vaste tribune. Malheureusement, les vainqueurs des plus récents galas des Gémeaux et des Emmy n’ont pas pu ou pas voulu en profiter. Dans un climat politique hyper-chargé, les gagnants des Emmy ont préféré badiner (on pardonne tout de même au réalisateur Glenn Weiss d’en avoir profité pour demander sa blonde en mariage!), alors qu’aux Gémeaux, les lauréats étaient plus souvent qu’autrement interrompus par manque de temps. On est resté sur notre faim. – Benoit Valois-Nadeau

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