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Une année culturelle à saveur politique

procès Gilbert Rozon
Gilbert Rozon Photo: Archives Métro

Des questions de société comme le féminisme, la diversité et l’appropriation culturelle ont plus que jamais inspiré et rallié les créateurs d’ici et de l’étranger en 2018. Retour sur une année des plus engagées dans le monde culturel.

BERLIN, GERMANY – FEBRUARY 14: Director Robert Lepage attends the ‘Triptych’ (Triptyque) photocall during the 64th Berlinale International Film Festival at Grand Hyatt Hotel on February 14, 2014 in Berlin, Germany. (Photo by Clemens Bilan/Getty Images)

SLĀV et Kanata: la controverse
La présentation des pièces SLĀV et Kanata du réputé metteur en scène Robert Lepage a suscité la polémique dans la communauté artistique montréalaise l’été dernier.

Ces spectacles multimédia évoquent respectivement l’histoire des esclaves afro-américains et celle des peuples autochtones au Canada.

Dès la première, SLĀV est publiquement critiquée, entre autres pour des rôles d’esclaves noirs interprétés par des comédiens caucasiens. Confrontés à des manifestations et à des accusations d’appropriation culturelle, les producteurs et les diffuseurs, dont le Festival International de Jazz de Montréal, retirent la création de leur programmation.

Plusieurs acteurs du milieu condamnent toutefois le geste, le qualifiant de dangereux précédent contre la liberté d’expression. Malgré les protestations de personnalités autochtones, Kanata prend finalement l’affiche, le 15 décembre, au Théâtre du Soleil, à Paris, où l’accueil du public s’avère plutôt mitigé.

Le Théâtre Gilles-Vigneault et la Maison des arts de Drummondville ont quant à eux décidé de conserver à leur calendrier des représentations de SLĀV, qui affichent presque complet.

#MeToo: les répercussions
Depuis l’éclatement de l’affaire Harvey Weinstein en octobre 2017, une vague d’accusations de harcèlement sexuel contre des hommes influents a déferlé sur toutes les sphères de l’industrie du divertissement.

Initié par l’actrice Alyssa Milano, le simple mot-clic #MeToo est devenu en l’espace de quelques mois un véritable mouvement social.

Dans la foulée de la chute du tout-puissant producteur de cinéma, les débordements de célébrités comme Gérard Depardieu, Morgan Freeman et Michael Douglas ont aussi fait les manchettes.

Au Québec, Gilbert Rozon comparaîtra en cour pour une seule accusation sur 14 plaintes déposées contre lui pour viol et attentat à la pudeur, faute de preuve suffisante.

La défaite est cuisante, selon les plaignantes qui ont vu leur dossier rejeté, incluant les animatrices Julie Snyder et Pénélope McQuade, ainsi que les comédiennes Salomé
Corbo et Patricia Tulasne.

L’année Pauline Julien

Vingt ans après son décès, La Renarde a continué d’enflammer les foules grâce au foisonnement de productions artistiques qui ont revisité sa vie et son œuvre cette année.

L’effusion d’amour survient probablement à un moment où le monde a grandement besoin de la vision d’un Québec optimiste portée par l’artiste. Catherine Allard fait partie des dramaturges qui se sont penchés cet automne sur le couple mythique formé par Pauline Julien et Gérald Godin, avec la pièce Je cherche une maison qui vous ressemble. Leur correspondance épistolaire a également repris vie à l’Espace Libre dans Je ne te savais pas poète. L’ONF a enfin diffusé l’émouvant documentaire Pauline Julien, intime et politique, de la cinéaste Pascale Ferland.

Les coups d’éclat

Beyoncé au Louvre
La reine du R’n’B s’est offert rien de moins que le Louvre pour tourner avec Jay-Z le vidéoclip de son tube Apeshit. Sans grande surprise, la production audacieuse s’est répandue comme une traînée de poudre pour récolter un million de vues en moins de 24 heures sur YouTube. Depuis le mois de novembre, les visiteurs du musée parisien, qui a vu sa fréquentation exploser, peuvent participer à un tour guidé des œuvres figurant dans le court métrage.

Le phénomène Hubert Lenoir
L’enfant terrible de la musique québécoise a connu son moment de gloire avec la parution de son premier album solo, Darlène. Le chanteur de Beauport a incarné l’irrévérence pure à plusieurs reprises pendant l’année, que ce soit en montrant un tatouage sur sa fesse lors de son passage à l’émission La Voix, ou en défendant la cause du féminisme entre deux chansons aux Foufounes électriques.

Chagall au MBAC: tout est bien qui finit bien
En avril dernier, la possibilité que le Musée des beaux-arts du Canada (MBAC) se départisse du tableau La Tour Eiffel de Chagall a fait couler beaucoup d’encre au pays. Le directeur général du MBAC, Marc Mayer, a toutefois soutenu qu’il agissait pour une bonne cause: l’achat d’un autre joyau mondial de la peinture, le St-Jérôme de Jacques-Louis David, tout juste mis en vente par ses propriétaires québécois. Le Ministère de la Culture du Québec s’en est heureusement mêlé, et les deux œuvres sont restées au bercail.

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