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Jessica Chastain, l’actrice de l’année?

Dans Zero Dark Thirty, Jessica Chastain joue une agente de la CIA obsédée par l’idée de trouver Oussama ben Laden. Photo: Alliance films

Ne laissez pas son impressionnante performance dans Zero Dark Thirty (Opération avant l’aube) vous duper. La comédienne en lice pour un Golden Globe et un Oscar, Jessica Chastain, ferait en fait… une très mauvaise agente de la CIA.

Cela, elle l’a appris non pas en tournant dans le drame inspiré d’un fait vécu sur la poursuite d’Oussama Ben Laden, mais plutôt quand le film est devenu un des projets les plus examinés de l’histoire contemporaine – avant même qu’un seul plan ait été filmé. À un point tel que tout ce que les membres de la distribution osaient dire à la presse, c’est que la réalisatrice Kathryn Bigelow leur avait fait signer un accord de confidentialité pour s’assurer de leur silence.

«Je suis la pire pour garder des secrets. Quand j’achète un cadeau de Noël à quelqu’un, je suis du genre à dire immédiatement à la personne ce que je lui ai acheté. Je n’attends pas à Noël. Je ne suis pas bonne là-dedans», explique-t-elle.

Heureusement, il y avait les accords de confidentialité. «Quand j’ai été choisie pour le rôle, j’étais vraiment excitée à l’idée d’interpréter le personnage de Maya. Je la trouvais très inspirante, et le scénario était incroyable; il nous ouvrait vraiment les yeux. Mais il fallait que je garde tout ça pour moi, dit-elle. Beaucoup de journalistes nous questionnaient, et les gens spéculaient pour savoir si je ne jouais pas la femme d’un soldat de la marine. J’ai dû tenir ma langue pendant un an. Alors, je suis très excitée à l’idée que les gens voient enfin le résultat final, qu’ils constatent que ce n’est pas un film de propagande et qu’il n’y a pas d’agenda caché ou quoi que ce soit. On a simplement tenté d’y relater un moment de l’histoire de la manière la plus fidèle possible.»

Un des obstacles à sa préparation au rôle de Maya a été le fait que, bien que celle-ci soit basée sur une personne réelle, il était impossible pour Chastain de la rencontrer. Elle a donc approché la recherche différemment. «J’ai eu trois mois pour me préparer avant de commencer à tourner, et je suis allée à l’école, en quelque sorte. J’ai surnommé le scénariste, Mark Boal, «Le prof». Je m’assoyais avec lui, on lisait le scénario ensemble et je posais plein de questions sur le personnage que je jouais, sur la CIA, se souvient-elle. Puisque je n’ai jamais pu rencontrer la femme sur laquelle mon personnage est basé – c’est un agent secret –, j’ai dû me servir de mon imagination pour remplir les trous et trouver des réponses aux questions pour lesquelles la recherche n’était pas suffisante.»

Une des clés de Chastain pour réussir à se glisser dans la peau de son personnage a été sa propre expérience en tant qu’Occidentale au Moyen-Orient. Elle se souvient entre autres d’avoir visité un restaurant avec sa covedette Jason Clarke et d’autres collègues masculins, et d’avoir instantanément été transportée dans l’état d’esprit de Maya.

«Nous sommes allés au restaurant d’un hôtel à Oman, une ville somme toute assez libérale, à mon avis. Et le serveur ne voulait pas me donner de menu. Il en a donné à tous les hommes à la table, mais pas à moi. Alors Jason a commandé à ma place, ce jour-là, raconte-t-elle. Pour moi, c’est difficile de me retrouver dans ce genre de situation. Je me sentais invisible en tant que femme, et je n’aime pas ça. Et chaque fois que quelque chose de ce genre se produisait, c’était comme ajouter une bûche dans le feu du sentiment d’invisibilité de Maya, du fait que personne ne l’écoutait ni ne lui parlait.»

Zero Dark Thirty
En salle dès vendredi

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