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André Sauvé se demande : «Et vous, que feriez-vous?»

«Qui de mieux pour animer cette série qu’André Sauvé, la personne du Québec qui incarne le mieux ce questionnement sur l’être humain?» a lancé Marc St-Onge pour expliquer le choix de l’humoriste comme animateur de Cas de conscience. Photo: Radio-Canada

André Sauvé anime Cas de conscience, la nouvelle  série documentaire de RDI qui tente de comprendre les mécanismes humains derrière l’intimidation, la corruption et d’autres grands sujets de société.

Vous connaissez sans doute cette fameuse expérience de Stanley Milgram, dans laquelle le psychologue a testé jusqu’où peut aller le degré d’obéissance d’individus devant les commandes d’une figure d’autorité. Une expérience au terme de laquelle on a constaté que des gens ordinaires pouvaient très bien commettre des gestes qui, en théorie, leur poseraient un problème de conscience, simplement parce qu’une figure d’autorité leur ordonnait de le faire.

C’est un peu le principe de Cas de conscience, la nouvelle production de Blimp télé (la boîte qui avait produit Naufragés des villes), qui «recrée un laboratoire d’étude sur notre comportement par rapport à de grandes questions de société».

Ainsi, dans le premier épisode, qui s’intéresse à l’intimidation et qui a été visionné hier par les journalistes, des caméras cachées capteront, par exemple, les réactions au sein d’un groupe de jeunes filles réunies par le prétexte d’un cours de maquillage, alors qu’une d’elles – une comédienne – prend en grippe une des filles – également comédienne. Par la suite, des spécialistes analyseront les comportements des jeunes filles, qui expliqueront elles aussi ce qui s’est passé dans leur tête au moment de réagir.

L’épisode nous amènera aussi à constater qu’on est moins prompt à l’empathie quand quelqu’un nous semble lui-même ne pas en faire preuve – ainsi, il y a moins de chances qu’on aide quelqu’un à ramasser les feuilles qu’il a échappées dans la rue si cet individu nous a préalablement bousculé sans s’excuser… Logique, mais il fallait y penser.

La caméra cachée est apparue comme la meilleure façon de capter les réactions instinctives des gens. «En documentaire, on préférerait toujours qu’il n’y ait pas de caméra, parce que c’est impossible pour les gens d’être tout à fait au naturel sinon, soutient Marc St-Onge, le producteur exécutif. Les caméras cachées, qui de nos jours sont plus souvent utilisées à des fins humoristiques, permettent de capter les réactions des gens à froid.»

C’est justement ce qui a poussé l’humoriste André Sauvé à prendre la barre de l’émission. «Au départ, je croyais que ça tomberait plus du côté des farces et attrapes, ce qui m’interpellait plus ou moins… mais l’angle proposé m’a vraiment intéressé, raconte-t-il. Ça nous fait nous regarder nous-mêmes, et ça va peut-être faire en sorte qu’on aura moins tendance à porter un jugement sur les actions des autres qu’à voir les mécanismes derrière ces actions. L’expérience montre, à petite échelle, la façon dont les gens pourraient réagir dans des contextes de corruption, par exemple.»

Alors, tout le monde, êtes-vous prêts à découvrir si un petit Tony Accurso sommeille en vous?

Cas de conscience
À RDI
Les lundis à 20 h, dès le 28 janvier

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