Soutenez

7e ciel: cette semaine on craque pour…

Photo: Collaboration spéciale

Cette semaine, on craque pour… The Gatekeepers, le maître de cérémonie du Festival du cirque de demain, Samian dans Roche papier ciseaux, Furieux et désespérés, Shai Hulud, Trent Reznor et la 300e des Mystérieux Étonnants.

Et on se désole pour… L’utilisation abusive du mot «défaite».

1. The Gatekeepers
Dans ce documentaire stupéfiant de Dror Moreh, six anciens dirigeants reviennent sur leur passage à la tête du Shin Bet, le service de sécurité intérieure d’Israël. En commençant par la guerre des Six Jours, en 1967, le documentariste retrace l’histoire de l’organisation et du conflit israélo-palestinien à l’aide d’incroyables images d’archives doublées des témoignages troublants de ces hommes. Des témoignages qui, bien souvent, se transforment en véritables confessions. Alors qu’on s’attendait à les entendre employer la langue de bois, les six intervenants, dont on dévoile le passé trouble pour certains, livrent leurs souvenirs, leurs impressions et même leurs doutes quant aux actions passées et présentes de leur agence, ainsi que de leur gouvernement. Étonnamment, ils se risquent même à critiquer leurs propres agissements et à avouer le changement progressif de leur mentalité, leur désir de paix. Un film intense, édifiant, important. Voyez la bande-annonce de The Gatekeepers. (Natalia Wysocka)
2. Le maître de cérémonie du Festival du cirque de demain
On a adoré l’ambiance de fête et les numéros de toutes sortes qui sont présentés ces jours-ci à la TOHU, dans le cadre du Festival mondial du cirque de demain (l’hilarant couple pince-sans-rire Bert et Fred, le fantastique numéro de toupie de BA Jianguo…). Mais l’élément qui nous a particulièrement séduite est Calixte de Nigremont, ce maître de cérémonie plus grand que nature aux manières – et au nom – d’aristocrate du siècle dernier, à l’humour fin et délicieux, qui se plaît à distiller dans ses interventions des références montréalaises judicieusement choisies, en plus d’inventer des titres de la haute société pour chaque nouveau spectateur qui entre dans la salle, avant le début de la représentation. Un conseil : arrivez le plus tôt possible pour en profiter à fond! (Jessica Émond-Ferrat)
3. Samian dans Roche papier ciseaux
Bien sûr, Samian s’est beaucoup inspiré de lui-même pour créer son personnage de jeune autochtone qui tente de se rendre à Montréal (et qui, entre-temps, tombe sur un petit truand sous l’emprise des triades chinoises – ça, il ne l’a pas vécu, nous a-t-il assuré!) dans Roche papier ciseaux. N’empêche que l’artiste, dont on aimait déjà le rap engagé et la présence sur scène, impressionne par son naturel dans le premier long métrage de Yan Lanouette Turgeon. En plus d’être un des personnages auxquels on s’attache le plus. Chose certaine, on espère le revoir à l’écran sous peu!Voyez la bande-annonce de Roche papier ciseaux. (Jessica Émond-Ferrat)
4. Furieux et désespérés
Drôle, touchant et captivant. Ce sont là les forces de Furieux et désespérés, qui raconte l’histoire d’un jeune Québécois en visite dans le pays d’origine de son père, où il n’a jamais vécu. Arrivé sans autre intention que de faire le touriste, il se retrouve malgré lui en plein printemps arabe, en plus d’affronter un choc culturel avec sa propre famille. La pièce regorge de moments cocasses, comme lorsque le personnage principal (Maxim Gaudette), embarrassé, explique à la pieuse cousine de son père (l’attachante Marie-Thérèse Fortin) que beaucoup d’églises au Québec sont transformées en condos. Plusieurs dialogues et monologues, qui traitent entre autres de souvenirs, d’identité, de rage de vivre et de deuil, émeuvent par leur beauté et leur universalité. Avec les multiples péripéties – dont certaines sont tirées par les cheveux – qui ponctuent le récit (il y a même un coup de feu et une explosion), il est à peu près impossible de s’ennuyer durant la pièce.(Roxanne Léouzon)
5. Shai Hulud
Le temps passe, mais la hargne qui alimente la musique de Shai Hulud ne faiblit pas. Avec Reach Beyond the Sun, leur 4e album en plus de 15 ans, les vétérans de la scène hardcore renouent avec les riffs tumultueux, les mélodies en dents de scie et les thèmes noirs qui leur sont chers. Les Floridiens nous rappellent du même coup ce qui fait la force et la pertinence du genre, c’est-à-dire sa viscérale authenticité. Sans effectuer un retour aux sources, le guitariste Matt Fox, tête pensante de la formation, revient ici à un son plus traditionnel, à mi-chemin entre l’agressivité brute des deux premiers albums et le côté à la fois léché et plus grand que nature de Misanthropy Pure (2008). Le retour de Chad Gilbert, qui avait quitté Shai Hulud en 1997 pour se joindre au groupe punk New Found Glory, y est pour quelque chose. Écoutez Shai Hulud ici. (Maxime Huard)
6. Trent Reznor
Toute une semaine pour Trent Reznor. L’homme derrière Nine Inch Nails a lancé une bombe lundi sur Facebook. Après avoir prononcé la fin du projet en 2009, voilà que Reznor annonce une nouvelle tournée à l’été 2013, un voyage qui s’étirera jusqu’en 2014. Il ne promet rien de moins qu’une métamorphose du son de Nine Inch Nails, avec un personnel de musiciens éclaté (des gars de King Crimson et de Jane’s Addiction, entre autres). Au lieu de retenir leur souffle en attendant des dates de tournée pour Montréal, les fans peuvent se rabattre sur le premier album complet de How To Destroy Angels, le projet mis sur pied par Trent Reznor avec sa femme. Non, ce n’est pas aussi bon que du NIN. Oui, ça sent un peu le coup de marketing de Trent pour sa douce. Mais dans les ambiances torturées de Welcome Oblivion, on sent partout la main du maître à l’œuvre. Ça fait la job, en attendant…(Maxime Huard)
7. La 300e des Mystérieux étonnants
Les vénérables du sommet de la baladodiffusion québécoise ont présenté leur 300e émission cette semaine. Pour ceux qui ne les connaissent pas, les Mystérieux Étonnants – qu’on peut écouter sur la radio web de l’UQAM, CHOQ.FM, ou en téléchargement – nous parlent autant de BD québécoises et européennes que de comic books, de cinéma et de jeu vidéo. Avec leurs drôleries et leurs critiques-analyses, ils ouvrent les portes d’un monde qui, parfois, peut sembler difficile d’approche. Le tout agrémenté de visites occasionnelles de créateurs d’ici, dont le réalisateur Jean-François Rivard et l’auteur Patrick Senécal. Félicitations pour vot’ beau programme, messieurs.  (Mathieu Horth-Gagné)

MÉTRO EN ENFER

L’utilisation abusive du mot «défaite»
Outre les blagues douteuses de Seth MacFarlane  qui auraient davantage convenu à une soirée de grosse beuverie au pub du coin qu’à une cérémonie prestigieuse, outre la consécration d’Argo, un des films les plus beiges qu’il nous ait été donné de voir dans la dernière décennie, il y a une chose encore qui nous a semblé déplacée durant les Oscars. En effet, lire et entendre un peu partout au lendemain du boiteux gala du 24 février que Kim Nguyen et Yan England avaient «perdu» était plutôt étonnant. «Nos Québécois ont été défaits», se sont désolés les uns. «C’est poche, on ne les a même pas vus à la télé», ont déploré les autres. «Au moins, Ben Affleck a remercié le Canada!» se sont consolés certains. Juste un instant : serait-il de mise de rappeler que Rebelle a fait partie du top cinq des meilleurs longs métrages non américains de l’année? Pourrait-on aussi souligner que le nombre de courts métrages réalisés en 365 jours sur l’ensemble de la planète est tout simplement inouï et que, pour Henry, faire partie des cinq meilleurs est un incroyable exploit? Faque, une défaite? Une méchante victoire plutôt.
(Natalia Wysocka)

Articles récents du même sujet

Mon
Métro

Découvrez nos infolettres !

Le meilleur moyen de rester brancher sur les nouvelles de Montréal et votre quartier.