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Julien Desforges, équilibriste

Photo: Daphné Caron/Urbania

La position du lotus vous donne du fil à retordre dans vos cours de yoga? Julien Desforges, lui, arrive à l’exécuter sur un fil.

Premièrement, est-ce qu’on dit «slacker» ou «slackline»?
Je sais qu’il y a des Français qui disent «slacker», mais au Québec, c’est un peu péjoratif. Le mot «slackline» a été inventé par opposition au «tightrope», le fil de fer, qui est tendu, alors que le slackline, lui, est fait d’un matériau dynamique qui le rend moins tendu.

D’où vient cette discipline?
Ça a été imaginé par des grimpeurs dans les années 1980, en Californie. Ils marchaient sur leurs cordes d’escalade pour passer le temps. Ça complétait leur entraînement quand ils avaient les bras fatigués, et ça travaillait leur concentration.

Comment?
Le slackline travaille les muscles stabilisateurs et améliore la posture. À la base, j’ai commencé le slackline parce que j’avais des maux de dos. Mais ça accroît aussi l’attention. Si t’es sur la ligne et que tu penses à autre chose, tu vas tomber. D’ailleurs, c’est un bon indicateur de ton état d’esprit.

Il y a donc quelque chose de méditatif dans ce sport?
Pour moi, ce n’est même pas un sport, c’est une discipline. Les gens pensent qu’on fait ça pour l’adrénaline, mais pour moi, c’est vraiment un exercice de concentration et de développement personnel.

Y a-t-il des styles de slackliners?
Certains font plus dans l’acrobatie, et d’autres, comme moi, ont un style plus statique, comme du yoga. Je fais aussi de la highline : c’est une ligne installée en hauteur, au-dessus du vide.

Qu’est-ce qui attire les gens vers cette discipline?
Au départ, les gens voient quelqu’un faire ça dans le parc et ils pensent que c’est facile, puis ils essaient et comprennent que c’est difficile. Ils accrochent parce qu’ils se donnent le défi de réussir. Je donne des cours d’initiation parce que, souvent, les gens partent avec la mauvaise technique et doivent tout réapprendre.

C’est quoi, la bonne technique?
Pour commencer, il faut regarder devant soi, même si on a tendance à regarder ses pieds, et il faut tenter de synchroniser sa respiration pour optimiser l’économie d’énergie. Un des grands enseignements du slackline, c’est que, quand ça brasse, on a le réflexe de se replier sur soi alors qu’il faut plutôt s’élever, se tenir droit, ne pas avoir peur. Comme dans la vie, en fait.

slacklinemontreal.com
highliningcalifornia.com

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