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Denis Drolet: moins bruns, toujours fous

Jessica Émond-Ferrat - Métro

Ce n’est pas parce que les Denis Drolet essayeront de devenir «Comme du
monde» que leur spectacle s’assagira. Au contraire…

Comme du monde. Le titre le dit : Vincent Léonard et Sébastien Dubé entraînent leurs deux personnages bien connus dans une trame narrative où prime le désir de normalité. «On sent qu’il y a des gens qui ont peur et qui se disent : « Coudonc, les Denis, c’est tu rendu Rachid? »» souligne Sébastien, le Denis barbu. «Mais en rodage, on s’est fait dire que c’était notre spectacle le plus sauté», ajoute son comparse.

Le spectacle sera «plus agréable à l’œil», assure Sébastien, puisque les Denis, désireux de se conformer, ont troqué leurs éternels habits bruns pour des vêtements plus chics. «De les voir dans un contexte « populaire », ça accentue leur bizarrerie», croit l’humoriste à barbe.

On a connu jadis des Denis Drolet «lâchés lousses», sans aucun cadre, mais c’est un spectacle plus «ramassé» que nous promettent cette fois leurs interprètes. «C’est important, au début, d’arriver avec un ton précis. On voulait laisser notre trace. Avec les années, il a fallu ramener l’idée que ce sont des personnages… et qu’on n’est pas aussi cinglés que ça dans la vie», fait valoir Vincent.

Il est vrai qu’en entrevue, les deux humoristes sont aux antipodes de leurs alter ego : calmes et posés, ils estiment que Comme du monde est le «plus mature» de leurs trois spectacles. «C’est un show qu’on n’aurait pas pu faire en début de carrière, parce qu’on ne connaissait pas assez nos personnages, explique Sébastien. Tu sors de Comme du monde et tu connais les Denis, leur milieu, leur passé.»

Différence majeure entre ce spectacle et les précédents : plutôt que d’inviter une galerie de personnages à les rejoindre sur scène, les Denis seront seuls dans la plupart des sketchs – seul leur fameux danseur, Just-to-Buy My Love, sera de la partie. «Mais on n’a presque pas inclus de chansons, précise Sébastien. Il a fallu réinventer Just-to-Buy!»

Le fait que Les Denis soient seuls entre eux, de l’avis de leurs créateurs, leur permet de s’approcher d’un humour à la Sol et Gobelet. «Ça aurait pu rester « le choqué » et « le pas choqué », mais on a voulu ajouter plus de profondeur aux personnages. C’est plus théâtral», résume Vincent.

Cet aspect n’est pas étranger au metteur en scène que les complices ont choisi : Pierre-François Legendre, qui signe sa première mise en scène d’un spectacle d’humour. «On voulait quelqu’un de notre âge, avec les mêmes référents, et qui soit un bon acteur, pour approfondir notre niveau de jeu», explique Sébastien. «Il est très rigoureux, il savait où il s’en allait, et ça a défini nos personnages», ajoute Vincent.

Les deux amis eux-mêmes n’ont pas lésiné sur la rigueur quand est venu le temps d’écrire leurs textes. «Avant, il y avait des jokes incompréhensibles, ça sautait du coq à l’âne, il n’y avait pas de trame, rappelle Vincent. Là, on a des tableaux avec un thème… et sur ce thème-là, on pète une coche!»

Les numéros des Denis Drolet continuent donc d’être teintés de non-sens, mais penchent davantage vers l’absurde que vers le n’importe quoi. «Dans l’écriture, on s’est aperçus que c’est plus large de faire de l’absurde que du non-sens, observe Vincent. Tu prends un thème commun, n’importe quel sujet que tout le monde connaît, et tu le traites de façon un peu débile. Le non-sens, ça nous met dans un carcan.» Sébastien précise : «On continue quand même à faire des gags complètement sautés dont on se dit : « Si nous, on ne le fait pas, personne ne va le faire! »»

Les Denis Drolet
Au Gesù

Mercredi à 20 h

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