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Ironman : jamais deux sans trois

Photo: Marvel

Robert Downey Jr. n’est pas un acteur comme les autres. Revenu des pires excès dans sa jeunesse, cet enfant de la balle est devenu une superstar sur le tard grâce à la saga Iron Man. Métro l’a rencontré à Paris. Entretien sans langue de bois avec le justicier milliardaire le plus cool de Hollywood.

Après deux épisodes à succès d’Iron Man et le carton monstrueux d’Avengers, pouviez-vous refuser le troisième épisode?
Mon contrat prévoyait trois films, donc je n’avais pas le choix. (Sourires) Mais j’avais envie de le faire, je vous rassure!

Avez-vous eu votre mot à dire sur l’évolution du personnage, sur le scénario?
Dans ce genre de projet, on doit composer avec des personnes qui ont un gros ego. Un type en costard vous dit : «Voilà le film que j’ai envie de faire.» Et vous faites : «Attends cinq minutes, de quoi tu parles?» Iron Man 3, c’est d’abord le film du réalisateur Shane Black, qui a écrit le scénario avec Drew Pearce, un autre mec très talentueux. Tout le monde leur a parlé en long et en large pendant deux semaines, et puis ils ont disparu. Lorsqu’ils sont revenus, le scénario était 100 fois meilleur que tout ce dont nous avions parlé avant. C’était une vraie surprise. D’ordinaire, avec ce genre de film, on lit le scénario et on se dit : «Merde, comment vais-je tourner ce tas d’ordures?» C’est un autre genre de surprise…

Était-ce agréable de redevenir le personnage principal après Avengers?
On voulait absolument revenir à quelque chose de plus «réaliste». J’avoue, j’adore arriver sur un plateau et découvrir combien tout ça est énorme. Les bombes qui explosent, etc. Sauf que, lorsque je vais voir un film, je suis un peu snob. Ce qui compte, ce sont les relations entre les personnages. Dans Iron Man 3, Tony est privé de son armure, il est privé de Pepper Potts [son assistante et compagne, jouée par Gwyneth Paltrow]. Il doit vraiment se battre.

Il doit notamment combattre ses crises de panique. Est-ce compliqué à jouer, sachant que c’est aussi un superhéros?
J’adore ce genre de défi. Je me revois, sur le tournage, en train de lire le scénario : «Tony parle à son ordinateur et, soudain, il fait une crise de panique.» Je me suis dit : «Quoi? Lui?» Ç’a l’air bizarre, mais c’est le personnage. Jon Favreau, le réalisateur des deux premiers épisodes, qui joue encore Happy Hogan dans celui-là, dit toujours que ce genre de film parle de gens normaux qui font des trucs incroyables avec la technologie. Ce sont les méchants qui viennent d’une autre planète.

Un acteur est-il parfois un peu seul dans ce genre de superproduction?
On est souvent seul dans la vie, non? Comme vous lorsque vous êtes devant un article à écrire. Moi, je fais mon truc, j’essaie de rester concentré et, lorsque je retourne dans ma caravane, je joue avec mon zizi jusqu’à ce qu’on fasse appel à moi. Et il faut faire attention. Je me suis gravement blessé au genou sur ce film. Après Avengers, après Sherlock Holmes, j’avais l’impression de pouvoir tout faire. Sauter d’un immeuble? Pas de problème! Je n’ai pas fait attention, et ça a coûté six semaines de retard à la production.

Votre carrière a connu des hauts et des bas. Aujourd’hui, prenez-vous ce métier avec autant de sérieux qu’avant? Avec un peu de recul?
Honnêtement? (Il réfléchit.) On peut avoir deux attitudes différentes vis-à-vis de notre vie : essayer de la contrôler ou essayer de l’accepter. Je crois que j’ai travaillé plus dur que la plupart des gens l’auraient fait sur ce genre de film. Je pense que j’ai une certaine éthique.

Comme James Bond, Tony Stark/Iron Man sera-t-il un jour incarné par un autre acteur? Vous arrivez à l’imaginer? 

Oui, bien sûr. (Il réfléchit.) Non, non, ce serait très désagréable. Surtout si le type était bon. (Sourires).

Est-ce qu’on peut tourner ce genre de film éternellement?
J’ai 48 ans et je suis partagé. Une partie de moi a envie d’arrêter tout de suite, et une autre partie n’a pas envie du tout de lâcher. Disons que j’espère avoir mon mot à dire lorsque ça arrivera. Je ne veux pas être comme ces groupes de rock qui continuent à tourner après 60 ans et ressemblent à des zombies…

Iron Man 3
En salle dès vendredi

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