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Propaganda: Acrobatie anarchique

Photo: © Andre Baumecker + Ponch Hawkes

La troupe australienne Acrobat débarque à Montréal complètement cirque avec, en première nord-américaine, son irrévérencieux spectacle Propaganda. Public conservateur s’abstenir!

Exit les corps parfaits, la sensualité, le glamour.

Avec Propaganda, les acrobates Simon Yates et Jo-Ann Lancaster ont plutôt opté pour une proposition circassienne qui brasse un peu la cage du public. Et qui le fera rigoler, aussi, parce que le couple a beau remettre en question le conformisme ambiant dès les premiers instants du spectacle avec une litanie de diktats de la société («mange tes légumes», «sois gentil», «aime ton prochain», «joue avec tes enfants», le tout sur fond musical installant une ambiance punk-rock des années 1970), en aucun cas n’a-t-on l’impression d’être en présence de bien-pensants se prenant trop au sérieux. Mais de provocateurs qui ne dédaignent pas se moquer des conventions? Ça, certainement.

Cet humour irrévérencieux, on le retrouve par exemple dans ce numéro où la femme, seins nus, vêtue d’un simple tablier, sert à son mari, attaché par le cou à une laisse, une salade faite avec des billets de banque et des pièces de monnaie. Après quoi celui-ci s’exclame, en français : «L’argent ne se mange pas!» Vous voyez un peu le style?

On pourrait aussi évoquer cette scène chaplinesque où l’homme est endormi sur une corde de funambule, sur laquelle il se tient en équilibre (et en déséquilibre feint, d’autant plus impressionnant!) pendant sa routine matinale : jus d’orange, céréales et lait (qu’il renverse, bien sûr) avant d’enfiler son costume de travail, toujours debout sur son fil. Du grand art!

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Car, au-delà de l’humour, Yates et Lancaster sont des acrobates au talent époustouflant. Il faut voir le premier se hisser en haut d’un mat avec la seule force de ses jambes, ou faire une roulade arrière en se propulsant avec la tête; ou la seconde rouler à vélo non seulement sans utiliser les pédales, mais en faisant une arabesque sur le guidon!

Au final, on ressort de Propaganda un peu secoué, amusé, et surtout, avec l’impression d’avoir vu quelque chose de complètement en dehors des sentiers battus. Après une semaine de cirque intensive, ce n’est pas rien!

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