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Yes en trois souvenirs

Photo: Yves Provencher/Métro

Le mythique groupe prog Yes a réussi un saut de 40 ans dans le passé hier, à la salle Wilfrid-Pelletier, en jouant l’intégrale de trois de ses plus importants albums. Close To The Edge (1972), Going For The One (1977) et The Yes Album (1971), un programme taillé sur mesure pour les inconditionnels de la formation britannique.

La nostalgie s’installe d’un coup, alors que les cinq membres de Yes entrent sur scène après une vidéo montrant des images d’archives et de vieilles pochettes d’albums. Si on reconnaît, dès les premières notes de Close to The Edge, les sons en tous points fidèles au chef-d’œuvre du groupe, l’interprétation, elle, manque parfois un peu d’aplomb. Comme si les cinq musiciens sortaient d’un long sommeil en coulisse.

Le groupe sort progressivement de sa torpeur et les pièces retrouvent toute leur puissance. And You and I et Siberian Khatru terminent en force la première partie et nous laissent présager que le meilleur est à venir.

Partant du principe que la voix de l’ancien chanteur de Yes, Jon Anderson (celui qui, dans les années 1970, a enregistré chacun des albums joués au cours de la soirée) est inimitable, son actuel remplaçant Jon Davison fait un travail absolument irréprochable. Il dissipe les craintes du public en imitant avec brio toutes les intonations (tat! tat!) d’Anderson. D’ailleurs, il assure nettement plus dans ce domaine que ses acolytes Steve Howe (guitare) et Chris Squire (basse), qui semblent à bout de souffle quand vient le temps de chanter en chœur.

C’est sur Going For The One que Yes trouve son rythme et que les musiciens commencent réellement à prendre leurs aises. À la lap steel guitar sur la chanson titre, à la guitare acoustique sur la grisante  Turn Of The Century, interprétée tout en émotion et en nuances, Steve Howe brille. Il remettra ça de manière étourdissante, en solo cette fois, sur Clap, dans la dernière partie du concert.

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Le claviériste Geoff Downes, de son côté, parvient à nous faire oublier que ce n’est pas lui, mais bien le légendaire Rick Wakeman, qui a enregistré jadis deux des trois albums interprétés hier.

Pour accompagner la musique, un écran nourrit l’esprit de nostalgie en projetant les images ésotériques et new age, souvent kitsch, si caractéristiques du groupe. Signe que la magie d’antan opère, le public ovationne chacun des classiques.

Après une pause bien méritée, les cinq musiciens reviennent clore le concert avec The Yes Album, le disque qui a réellement propulsé Yes au rang des grands groupes rock de son époque. La contagieuse I’ve Seen All Good People et la planante Starship Trooper ont soulevé la foule pour une fin de spectacle aux allures de grand fête. Puis, les virtuoses achèvent le travail avec leur succès le plus connu, Roundabout, en rappel.

On ne peut décidément pas blâmer le groupe de jouer la carte de la nostalgie; les fans de la première heure ne demandaient que ça.

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