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François Pérusse: L’air du temps

Photo: Collaboration spéciale

Fans de François Pérusse, réjouissez-vous : L’album du peuple nouveau est à nos portes. Et sachez que l’humoriste chouchou des trentenaires n’a aucune intention de s’arrêter.

En vous lisant sur Twitter ces derniers mois, on dirait bien que la production de ce Tome 9 n’a pas été facile…
Je pense que c’est toujours un peu plus dur, plus le temps passe. Je deviens un peu plus difficile à chaque fois parce que le nombre d’albums faits avant augmente. Ç’a bien été jusqu’ici, on veut que ça continue, alors j’essaie de faire attention et ça me prend de plus en plus de temps à décider ce que je mets sur un album.

Sur le tome précédent, paru il y a deux ans, vous vous penchiez plus sur l’actualité qu’avant, et c’est encore plus vrai cette fois-ci avec les commissions d’enquête, Pauline Marois…
Comme tous ceux qui écrivent, à un moment donné, j’ai un peu fait le tour des sujets plus généralistes et j’ai été obligé d’aller vers des trucs plus proches de l’actualité – c’est d’ailleurs pour ça que j’ai accepté de lancer l’album après seulement deux ans, sinon je l’aurais sorti quand? De plus, à l’époque des premiers tomes, il n’y avait pas l’internet, YouTube, les réseaux sociaux, des sujets nouveaux pour l’humanité. Et côté politique, ces temps-ci, on découvre qu’on se fait avoir par nos semblables, qu’on est totalement impuissants devant la nature humaine. Alors, j’aborde ça aussi, mais en restant plus ou moins général quand je parle de Mme Marois ou des commissions d’enquête. Mais il ne faut pas se laisser arrêter par le temporel, parce que sinon, on ne publiera plus rien!

Vous êtes un peu plus éditorial sur cet album…
C’est vrai qu’il y a un peu plus d’opinions véhiculées, mais sans que je les brandisse à bout de bras. Moi, je suis un peu pissou, je n’ai pas envie de provoquer des débats. Je l’ai fait une fois avec Marie-France Bazzo à Télé-Québec; les gens étaient surpris de m’entendre me révolter contre les gens qui ont le pouvoir parce qu’ils ont l’argent, contre les 10 personnes qui mènent sur la planète… j’étais devenu rouge! Dans le fond, c’est pas moi, ça. Moi, je fais des jokes pour ridiculiser une situation, et ce faisant, je la souligne… et je laisse les gens se faire leur propre opinion.

Vous envoyez quelques pointes aux «artistes engagés», notamment avec ce musicien qui veut chanter une chanson de droite!
Je trouvais ça drôle, parce que ça ne paraît pas bien, une chanson de droite. Personne ne va arriver avec sa guitare pour dire «Yes les pipelines, go le gaz de schiste, enwèye le pétrole!» Cela dit, ça me fait toujours rire quand on voit des émissions comme Tout le monde en parle où tout le monde crie pour la gauche le poing en l’air… et retourne dans sa Mercedes après.

Vous intégrez des nouveaux personnages – dont ce traducteur simultané qui déforme l’anglais – et des anciens, comme le gars qui magasine ou Louis-Paul Fafard-Allard… mais ceux-ci semblent aussi avoir évolué. C’était voulu?
Ce n’était pas intentionnel; même que j’ai constaté la différence en réécoutant des vieux albums et ça m’a surpris! Je pense qu’avec le temps, je les traite de moins en moins de façon exagérée sonorement. Il y a des types de gags que je faisais dans le passé que je n’ai plus envie de faire – les blagues de «gallipers», ce genre de choses… C’est peut-être l’âge? L’important, c’est d’avoir du fun, et chose certaine, je n’ai pas du tout envie d’arrêter de faire des albums!

Votre série Pérusse Cité ne reviendra pas pour une troisième saison, mais l’expérience à la télé a-t-elle tout de même été concluante?
Ç’a été une expérience fabuleuse. J’en garde un super souvenir. Il y a eu un temps où je pensais que la télé n’était pas pour moi, mais je ne pense plus comme ça, j’aime l’image. J’essaie de développer un projet qui m’impliquerait ou non à l’écran. J’ai aussi été approché pour écrire quelque chose pour la scène. Mais tout ça est encore très flou!

L’album du peuple – Tome 9
En magasin dès mardi

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