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Le funky rap de Radio Radio

Photo: Denis Beaumont/Métro

Top accrocheur et ultra souriant, Ej Feel Zoo, le nouvel encodé de Radio Radio, donne envie de se dénicher des pantalons en fortrel et d’aller danser sous des boules composées de petits miroirs.

Après avoir exploré les diverses thématiques que sont la ville, la mer et les étoiles dans leurs trois précédents albums, les rappeurs acadiens hipsters proposent des textes souvent absurdes qui ne déplairont pas aux fans des Trois Accords, mais sur des musiques plus funky, voire disco, que par le passé, comme en témoigne 50 Shades of Beige, Pasta Rasta et Boomerang.

«C’est sûr que le dance floor disco et la grosse bass drum, c’est quelque chose de très tribal et ça fait pomper le cœur. On voulait que ça danse et que ça reflète l’énergie animale du show. Pour chaque toune de ce disque, on se demandait si ça serait bon en live. Pis, c’est vrai qu’on adore danser!» s’exclame Gabriel avec son accent acadien aussi tranché que sympathique.

«Nous voulions retourner à la base avec des hooks vraiment accrocheurs et des beats simples, mais très efficaces, qui feront bouger les gens», ajoute Jacques, l’acolyte barbu en costard qui vient de prendre la parole à son tour et poursuit en expliquant que, dès le début, en Nouvelle-Écosse, les premières maquettes allaient dans ce sens et que cela s’est poursuivi lorsque les membres du groupe sont rentrés à Montréal, où ils habitent désormais.

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Ce qui nous conduit à aborder l’inévitable question linguistique. Bien qu’ils soient francophones et que, tant mieux pour eux et pour nous, les portes du marché québécois leur soient grandes ouvertes, les perspectives de rayonnement n’auraient-elles pas été encore plus grandes si cette formation, qui chante French Forever, avait choisi de rapper dans la langue d’Eminem?

«Notre langue première, c’est le parler acadien. C’est ça qui va directement à nos sources. Au début, ç’a été plus facile de rapper en anglais parce que mes références sont anglophones. Je n’avais pas encore développé ce côté-là de mon lexique, mon flow, mon dialecte de poésie en acadien (…). Mon grand-père m’a toujours dit qu’à Moncton, on ne parlait pas français dans les rues dans les années 1940. On s’est battu pour avoir des droits, puis des services en français. C’est important pour moi. Et maintenant, je suis heureux de rapper avec cette langue-là et je suis fier de là d’où je viens», explique Gabriel, qui écrit souvent ses textes en fonction de la phonétique dans une perspective ludique.

D’ailleurs, les gars de Radio Radio aimeraient bien faire une tournée avec Les Trois Accords. «On est vraiment la version hip-hop de ce groupe», sourit Jacques, qui adore le collectif Wu-Tang Clan et… Michael Bublé! Puis, il ajoute, très sérieusement : «J’ai commencé à faire du rap en écoutant du country et Ozzy Osbourne.» Comme quoi, tout s’explique!

Radio Radio
Au Club Soda
Mercredi à 19 h
Ej Feel Zoo
En magasin dès mardi

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