Soutenez

The Lunchbox, tout un plat

Photo: Michael Simmonds/Sony pictures

Avec le film The Lunchbox, en salle présentement, le réalisateur indien Ritesh Batra offre un savoureux mélange de drame, de romance et de Mumbai.

Croyant, ou voulant croire très fort, que «le chemin vers le cœur passe par l’estomac», une femme prépare avec attention et amour des plats pour son mari qui ne la regarde plus comme avant. Tous les midis, un livreur, mieux connu en Inde sous le nom de dabbawala, va chercher ces plats, placés dans des petites boîtes en métal, et les apporte au mari en question. Sauf que, par une de ces erreurs qui n’arrivent qu’une fois sur un million (c’est prouvé), ce n’est pas son époux qui reçoit la nourriture, mais plutôt un homme veuf, misanthrope, sur le point de prendre sa retraite.

Grâce à cette petite bourde, un lien se crée entre elle et lui. Un lien fait de lettres cachées sous des pains naan que la cuisinière et l’employé de bureau commencent à s’envoyer. Des lettres d’abord timides et maladroites, qui se font progressivement plus personnelles et poétiques. Des lettres dans lesquelles ils échangent sur leur vision de la solitude, de la surpopulation, de l’amour perdu et du moment où on réalise, soudain, juste comme ça, qu’on est rendu vieux.

Qualifié de «comédie romantique» par certains, The Lunchbox est le premier long-métrage de Ritesh Batra, scénariste et réalisateur né à Mumbai. Mais réduire le film à cette simple histoire d’amour, qui n’a rien à voir avec les romances hollywoodiennes et bollywoodiennes, serait grossier. Car Batra y présente aussi «toutes les contradictions» de son pays natal, en mutation perpétuelle. «Je crois qu’il y a très peu d’endroits dans le monde qui changent autant que l’Inde en ce moment, confie-t-il. Pour le meilleur et pour le pire.»

Dans cette terre de contrastes, un des personnages clame par exemple qu’on «est à l’ère du courriel», mais travaille dans un cabinet où l’on ne trouve aucun ordinateur et où les dossiers s’empilent et se règlent à la main. «C’est autant un choix artistique qu’une réalité indienne», remarque Batra.

Une autre réalité évoquée dans The Lunchbox est la solitude criante de ces employés de bureau complètement isolés, même s’ils travaillent côte à côte; de ces passagers qui, dans le train, s’entassent les uns sur les autres, tout en étant chacun pris dans leur bulle, leurs soucis. «C’est aussi de ça que parle le film, dit le cinéaste. De la nature des métropoles et de ce qu’elles nous font, à nous, les êtres humains. C’est un sentiment très commun que celui de se sentir seul dans une foule. Et je crois que c’est peut-être une des raisons pour lesquelles mon film a tant voyagé: les gens connaissent intimement ce sentiment d’isolement créé par les grandes villes.»

Présentement en salle

Articles récents du même sujet

Mon
Métro

Découvrez nos infolettres !

Le meilleur moyen de rester brancher sur les nouvelles de Montréal et votre quartier.