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Meetings With a Young Poet: En attendant Beckett

Photo: TVA films

Tourné en anglais, Meetings With a Young Poet, deuxième long métrage du Montréalais Rudy Barichello, imagine la rencontre entre un poète et son idole, Samuel Beckett.

C’est à 16 ans que Rudy Barichello est entré en contact avec l’œuvre de Samuel Beckett pour la première fois, en lisant l’œuvre phare du poète et dramaturge irlandais, En attendant Godot. «Je n’ai rien compris, mais j’ai compris que c’était important!» rigole le cinéaste, qui signe ici son second long métrage après L’œil du chat, sorti il y a une dizaine d’années. Morceaux choisis d’un entretien dans un café.

À propos de Samuel Beckett
«J’ai “rencontré” Beckett l’artiste à travers ce que j’ai lu de lui, très jeune, se souvient Rudy Barichello. Puis, je l’ai vu joué sur scène un peu partout dans le monde. J’ai ensuite appris des choses sur l’homme, et j’ai découvert que, contrairement à ce qu’on aurait pu imaginer, ce n’était pas du tout un ermite; il avait de nombreux amis. Mais ses amitiés étaient toujours avec une personne à la fois. Plusieurs de ces personnes ont commis de petits textes après sa mort sur leur amitié avec Beckett. Je me suis un peu inspiré de ça. L’intensité de l’amitié était incroyable, mais n’avait rien à voir avec la fréquence des rencontres. Une fois qu’on rencontrait Beckett, il nous marquait à vie, et il devenait important pour nous. Et du coup, j’ai compris un peu comment cet homme-là partageait ce qu’il était de façon très généreuse, très belle, mais aussi que si les gens avaient l’impression que Beckett leur était essentiel, ils n’étaient pas essentiels à Beckett. Ça m’a inspiré la relation qu’il a avec Paul Susser (Vincent Hoss-Desmarais) dans le film.»

À propos de la longue période entre ses deux films
«J’ai écrit une première version du scénario avec Marcel Beaulieu, mon co-scénariste, il y a 12 ans. À l’époque, c’était en français. Au fil du temps, on l’a réécrit, on l’a retravaillé, on avait du mal à trouver du financement. Mais le projet s’est bonifié avec le temps. Ç’a pris 12 ans pour arriver à l’équipe que j’ai. Je n’aurais pas pu imaginer de meilleurs acteurs; je ne regrette donc pas que ça ait pris tout ce temps.»

À propos du choix de tourner en anglais
«Beckett écrivait dans les deux langues; les premières pièces qui l’ont fait connaître, il les a écrites en français. Donc, l’une ou l’autre des langues étaient tout à fait naturelles, tout comme elles le sont pour moi. Par contre, je ne suis pas malheureux d’avoir tourné un film en anglais à Montréal. Je suis né ici, j’ai grandi ici, j’ai énormément voyagé, et c’est en voyage que je me suis rendu compte à quel point j’adore Montréal. Moi, je travaille et je vis dans les deux langues, comme Beckett, qui était profondément bi-culturel. Et c’est bien de se souvenir qu’à Montréal, il y a une culture anglophone tout à fait autochtone, très propre à cette ville, qui ne ressemble à rien d’autre dans le monde. Être anglophone à Montréal, ce n’est pas seulement chialer contre la Loi 101, c’est aussi… être Leonard Cohen ou Arcade Fire!»

[youtube http://www.youtube.com/watch?v=hMkZUaiGkbU]
Meetings With a Young Poet
En salle dès vendredi

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