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La grande classe de Carla Bruni

Photo: Getty

Carla Bruni, ex-première dame de France, s’en vient distiller ses Little French Songs (en territoire plus ou moins conquis).

Comme des milliers de fanas de chanson française, j’avais été complètement envoûté par la qualité textuelle, le charme fou et la voix chaude et susurrée de Carla Bruni à la parution de son premier album, Quelqu’un m’a dit, en 2002. Puis, elle a épousé un certain Nicolas, publié des albums couci-couça et, comme chez plusieurs, l’intérêt pour la dame s’est muté chez moi en indifférence. Puis la voilà qui téléphone, en s’excusant d’emblée du retard pour cause de dentiste, afin de discuter de sa venue imminente au Québec et de ses Little French Songs.

Un album paru en avril 2013 qui semble marquer un retour aux origines. «Vous savez, je n’ai jamais quitté l’origine, puisque je vis avec moi-même. Mais, vu du dehors, c’est un sentiment que je peux comprendre. Ces albums ont un point en commun quant à la simplicité de la démarche», souligne la chanteuse. Elle qui a travaillé sa voix a une passion pour la chanson française qui semble aussi intacte qu’autrefois, comme en témoignent les hommages à Trenet, sur la reprise italienne de Douce France, à Brel, sur La valse posthume (musique de Chopin) ou encore ces figures du gotha énumérées sur la pièce-titre de l’encodé. Et puis, la coquine, n’a-t-elle pas repris ailleurs la concupiscente Fernande de Brassens?

Et puis, qu’importe la requête de la relationniste de presse, nous osons une intrusion politique: «Avec la puissante charge symbolique que vous incarnez, que croyez-vous que Brassens l’anarchiste aurait dit en vous entendant reprendre l’une de ses pièces?»

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«Mon ami Maxime Le Forestier, qui le connaissait bien et qui l’a chanté partout dans le monde, m’a dit que Brassens adorait qu’on l’interprète. Il m’a également dit que Brassens se moquait complètement si, par hasard, on se trompait en le faisant. Cela lui faisait plaisir quand même. Et lorsque je regarde ce qu’il a écrit, je me dis qu’il devait être un gentleman. Je crois qu’en moi, il aurait vu la femme. La condition sociale, je pense qu’il s’en balançait. C’était quelqu’un de vrai et il était libre de jugements, mis à part pour certaines catégories», rigole l’artiste qui n’oserait cependant pas chanter Ferré, l’auteur de La The Nana.

À propos, pourquoi avoir donné un titre anglais à son album? Sarcasme? «La chanson qui porte aussi ce titre est moitié en français, moitié en anglais. Il s’agit d’un clin d’œil un peu malicieux, qui m’est venu comme ça. C’est agréable d’avoir un autre angle, une petite distance, et de mêler des mots anglais pour parler d’une chanson tellement française. Ça m’amusait», explique la chanteuse qui se met à chantonner au téléphone avant de parler affectueusement, en italien, à un enfant qui arrive. Vient le moment de quitter la belle, qui nous rendra visite en compagnie de deux musiciens et peut-être des petits vidéoclips. Dolce Francia…

Carla Bruni
Théâtre Maisonneuve
Lundi à 20 h

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