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David Foenkinos: «Je suis assez obsessionnel»

Photo: C. Hélie

En début d’année, l’auteur de La délicatesse sortait La tête de l’emploi, un livre qu’il vient présenter au festival Metropolis bleu. Dans ce roman ancré dans une société en crise, David Foenkinos raconte avec beaucoup d’humour l’histoire de Bernard, un banquier d’une cinquantaine d’années qui perd pied.

Quel est l’origine de cette histoire?
Je me suis inspiré d’un reportage télévisé sur un homme qui perdait tout. La tête de l’emploi parle des difficultés sociales, de la crise, mais je traite ces thématiques de manière réjouissante, burlesque. Ce roman est dans la lignée de Je vais mieux: les personnages sont confrontés à une succession de problèmes et doivent réagir. Pour se sortir de la galère, il faut réinventer des choses, se reconnecter à la réalité.

Dans La tête de l’emploi, tout part du prénom Bernard.
Oui, c’est une véritable histoire de Bernard. Avec un Bernard, on peut devenir pote, mais il y a aussi un risque que ça tourne mal pour lui. J’aime cette idée que notre destin soit lié à ce que notre prénom véhicule. J’adore m’amuser avec les clichés. Par exemple, dans La délicatesse, Markus, en tant que Suédois, est forcément dépressif.

Pourquoi retrouve-t-on souvent les mêmes prénoms dans vos livres?
Je suis assez obsessionnel. J’ai des périodes, comme avec Nathalie, qui a un côté nostalgique et que j’ai choisie pour l’héroïne de La délicatesse et la femme de Bernard dans La tête de l’emploi. Mais dans Je vais mieux ou Les souvenirs, je n’ai pas donné de prénoms aux héros pour ne pas leur donner une identité trop forte, pour ne pas mettre de barrières entre eux et moi.

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Et à quoi vous fait penser le prénom David?
Je n’aime pas du tout mon prénom, mais heureusement, il est contrecarré par Foenkinos, qui est plus complexe, un peu fou.

Vous êtes, comme vos personnages, à vous poser plein de questions existentielles?
On me dit souvent que je ressemble à mes romans et je ne sais pas si je dois m’en inquiéter. Je me sens loin de ces personnages, et pourtant il y a beaucoup de moi en eux. En lisant mes romans, on a un aspect de mon humour et de ma personnalité, mais en même temps, ce n’est pas moi.

Votre prochain livre sera différent?
Oui. J’ai écrit 13 livres et tous les 4 ou 5 ouvrages, j’aime faire complètement autre chose, pour prendre des vacances. En septembre, je vais sortir un roman un peu particulier que j’écris depuis huit ans. C’est un livre plus grave, plus profond, sur Charlotte Salomon, une artiste allemande qui a fini en camp de concentration. Elle a laissé une œuvre éblouissante, magique. Je suis obsédé par elle.

Festival Metropolis Bleu
Dès lundi et jusqu’au 4 mai

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