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Corey Hart range ses lunettes fumées

Photo: Yves Provencher/Métro

Idole pop des années 1980, Corey Hart tire sa révérence et remercie ses fans en leur offrant une autobiographie et un concert d’adieu.

Trente ans après la sortie de Sunglasses at Night, la chanson qui a propulsé son auteur à la gloire instantanée et en a fait un véritable phénomène culturel, Corey Hart s’apprête à tirer un trait définitif sur sa carrière mardi soir.

Après une absence sur scène de 12 ans, le père de quatre enfants et mari de celle qui aura appris au Québec à «prendre bien garde à l’amour» renouera avec ses fans pour la toute dernière fois au Centre Bell, dans le cadre d’un concert qui nous promet Never Surrender ainsi que 37 autres chansons, en plus de la belle Julie Masse à ses côtés.

Ces jours-ci, Hart lance aussi Chasing the Sun, une autobiographie levant le voile sur son père absent et cocaïnomane, sur ses années noires, mais aussi sur une décision déchirante qu’il ne regrette pas: celle d’avoir tourné la page sur une carrière devant les projecteurs pour vivre en famille à Nassau, aux Bahamas.

Métro s’est entretenu avec Corey Hart qui, à quelques jours de son 52e anniversaire, est toujours aussi jeune d’esprit et de cœur.

Pourquoi avez-vous préféré ne pas signer avec un éditeur, préférant l’idée de vendre Chasing the Sun sur votre propre site web?
J’ai fait quelques rencontres avec des éditeurs, et même s’ils ne voulaient pas contrôler tout ce que j’écris, je n’aurais pu faire le choses à 100 % comme je le souhaitais. Ils voulaient de la merde, des trucs sensationnalistes, parce que j’ai vu beaucoup de choses au cours de ma carrière. Je ne voudrais jamais faire de la peine à un autre artiste pour dire quelque chose que j’ai vu; ce ne serait ni poli ni discret de ma part.

Vous vous êtes toujours tenu à l’écart des excès de la célébrité, même si vous avez été un témoin privilégié de plusieurs dérapages. Pourriez-vous vous imaginer revivre votre parcours de pop star en 2014, à l’ère du partage en temps réel?
C’est sûr qu’être un «teen idol» aujourd’hui est plus intense que dans mon temps. Disons qu’il n’y avait pas Instagram ou Twitter. D’un certain côté, j’aurais aimé avoir ces outils à l’époque pour communiquer directement avec mes fans, car je n’avais pas la chance de le faire. Sur Facebook, aujourd’hui, tu es en relation directe avec ton public. Mais il ne faut pas oublier que chaque chose dite est enregistrée, comme Donald Sterling des Clippers [de Los Angeles], qui a tenu des propos racistes… Tout le monde dit des choses dans sa vie privée qu’on ne veut pas que le public entende. Je ne pardonne pas ce qu’il a dit, bien sûr, mais on ne peut pas lancer de pierre quand on habite une maison de verre.

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C’était prémédité, cette envie de présenter simultanément une autobiographie et de livrer une ultime prestation à vos fans montréalais?
Ce n’était pas calculé, non. Au cours des quatre dernières années, en communication avec mes fans sur Facebook, j’ai compris qu’ils avaient beaucoup de questions à propos du contexte entourant les chansons qui avaient marqué leur jeunesse. «Pourquoi t’avais écrit ça, c’était quoi le thème ici?» J’ai toujours voulu être transparent; quand j’écris une chanson, je puise les paroles et les émotions dans ma propre vie. Si je commence à expliquer chaque chanson, je me retrouve vite à raconter ma vie, et c’est donc comme ça que l’idée du livre m’est venue, en même temps que celle de faire un dernier spectacle pour remercier mes fans.

L’automne dernier à Tout le monde en parle, vous vous disiez déjà très nerveux à l’approche du concert. Comment se passent les derniers jours?
Je ne dors pas! (rires) Je travaille très fort, on fait des répétitions, j’ai un super band avec moi, je suis choyé, mais je me réveille à 5 h du matin, je pense au show et je n’arrive pas à me rendormir… Ça fait depuis 2002 que je n’ai pas fait de spectacle. J’ai toujours été un gars intense, mais la nervosité n’a jamais été au niveau qu’elle atteint maintenant. On dit que c’est comme monter à bicyclette, que ça ne s’oublie pas… On verra!

Corey Hart
Au Centre Bell
Mardi à 20h

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