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Le monde nous appartient: amours impossibles

Photo: K-films amérique

Un père incapable de dire «je t’aime». Un adolescent éprouvant un amour non réciproque. Les deux thèmes que le réalisateur belge Stephan Streker tenait à aborder dans Le monde nous appartient.

Le monde nous appartient s’ouvre sur un coup de couteau. Le reste du film montre en parallèle agresseur et victime, et leurs problèmes respectifs, jusqu’à l’issue fatale.

L’idée a germé à la suite d’un fait divers qui avait fait grand bruit en Belgique: la mort d’un jeune homme, tué à coups de couteau par un autre adolescent qui voulait lui voler son iPod. «Je ne tenais pas à raconter précisément cette histoire, mais en garder le substrat – un gamin en tue un autre pour un motif dramatiquement matériel, précise le réalisateur Stephan Streker. Évidemment, dans ce genre d’histoire, tout sépare le coupable, qu’on rejette complètement, de la victime, pour qui on a une sollicitude entière. Mais en y regardant de plus près, on peut se rendre compte que la vie est un peu plus compliquée que ça, et qu’ils ont peut-être plus de points en commun que de dissemblances.»

«La pire question qu’on puisse poser à un réalisateur, c’est: “Qu’avez-vous voulu dire?” Si je fais un film, c’est que je veux communiquer quelque chose par l’image, l’énergie, les silences… Des choses qui sont difficiles à traduire par la parole.»
Stephan Streker, cinéaste et ancien journaliste cinématographique

 

Ce point de départ a permis à Streker d’aborder deux sujets dont il voulait absolument parler: un père incapable de dire «je t’aime» à son fils et une grande histoire d’amour impossible. Et ces événements prennent une charge plus importante, car le spectateur sait que l’issue est fatale», fait remarquer le cinéaste.

Le monde nous appartient Vincent Rottiers 2 crédit KFilms Amérique
Vincent Rottiers joue le jeune délinquant Pouga. «À mon avis, Vincent est l’un des plus grands acteurs de sa génération», dit le réalisateur Stephan Streker. / K-films amérique

Le film a beau être inspiré d’un fait vécu et ancré dans un univers réaliste, Streker l’a parsemé de moments à la frontière du rêve et de la réalité. «Ce sont des instants de l’ordre du merveilleux, de l’impossible mais, comme on est dans un film réaliste, ils ne sont pas annoncés par quelque chose comme un rêve, et on joue sur ce décalage; il est évident qu’un rhinocéros qui traverse la rue la plus passante de Bruxelles, ce n’est pas possible, ni un personnage qui se dédouble ou un chien arrêté par la simple énergie de quelqu’un. C’est un code avec le spectateur. Peut-être que ça en laissera certains perplexes, mais ce sont ces éléments qui plairont le plus à d’autres. Je ne veux pas prendre le spectateur par la main; je veux le laisser libre de prendre ce qu’il veut. J’aime l’idée que mon cinéma fasse confiance à l’intelligence des spectateurs.»

[youtube https://www.youtube.com/watch?v=DQlur-IJDEE&w=640&h=360]
Le monde nous appartient
En salle dès vendredi

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