Soutenez

Vivre 21 jours autrement

Photo: TV5

Vingt et un jours. Même pas un mois. Ça passe vite, non? Quand on est habitués à notre environnement, oui, peut-être. Quand nos journées sont meublées, remplies à craquer d’activités, de rendez-vous, de distractions. Mais quand on se retrouve soudain dans un univers qui n’a rien à voir avec le nôtre? Dans un quotidien qu’on ne connait pas? Sans nos repères, sans nos habitudes, sans nos certitudes?

La télésérie 21 jours, adaptation québécoise d’un concept espagnol, plonge trois journalistes, soit Myriam Fehmiu, de Radio-Canada, Hugo Meunier, de La Presse, et la documentariste Eza Paventi dans des situations qui leur sont étrangères: être sans-abri, travailler aux soins palliatifs, trimer sur un bateau de pêche…

C’est ainsi que Meunier a passé trois semaines dans la rue. Au début du tournage, le réalisateur Frédéric Nassif lui a enlevé sa montre, son cell; il lui a laissé une photo de sa famille, un vingt piasses. En un instant, le reporter a vu le regard des autres sur lui changer. Il a aussi fait des rencontres, comme ce jeune homme de 29 ans, sans domicile fixe depuis 10, qui lui a confié vouloir devenir un jour scientifique. Ou garde du corps. Dans un autre épisode, le journaliste qui, «malgré ses airs de brute, est incapable de mettre du lave-glace dans une voiture», s’est vu catapulté sur une ferme, où il a dû travailler sous les ordres des maîtres des lieux. Dur apprentissage, se souvient-il.

De son côté, Myriam Fehmiu a, entre autres, eu les yeux bandés pendant deux dizaines de jours. Plongée dans l’obscurité, la chroniqueuse culturelle a pris conscience des obstacles énormes auxquels les personnes non voyantes ont à faire face, que ce soit traverser un boulevard, prendre le métro, se déplacer dans le Quartier des spectacles. Des obstacles qui n’ont pas été sans déclencher chez elle de l’épuisement, des frustrations. Et ce, même si elle savait que cet état serait passager. Et qu’elle était filmée.

L’émission, dont on a pu voir un épisode complet et des extraits divers, semble avoir déstabilisé les protagonistes autant qu’elle les a poussés à considérer les choses autrement. L’effet sur les téléspectateurs risque d’être similaire. C’est traité avec sensibilité, c’est humain, c’est bien fait.

À TV5 le jeudi à 21h
Dès le 18 septembre

Articles récents du même sujet

Mon
Métro

Découvrez nos infolettres !

Le meilleur moyen de rester brancher sur les nouvelles de Montréal et votre quartier.