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ADISQ: Alex Nevsky triplement couronné

MONTRÉAL – Interprète masculin de l’année, album pop de l’année et chanson de l’année: Alex Nevsky a été triplement couronné, dimanche soir au 36e Gala de l’ADISQ, une édition qui a déroulé le tapis rouge pour la relève.

Vous avez sans doute chanté les «Pa pa-pa-pa pa paaa» de sa chanson «On leur a fait croire» cette année. Le succès de la chanson a été confirmé par le vote du public, qui l’a nommée Chanson de l’année.

Le jeune chanteur originaire de Granby aura été le seul à monter plus d’une fois sur la scène du théâtre Wilfred-Pelletier, clouant notamment sur leur siège les aspirants interprètes masculins de l’année, Vincent Vallières, Serge Fiori, Éric Lapointe et Daniel Bélanger.

Groupe de l’année: Les soeurs Boulay; meilleur album folk: Patrice Michaud; meilleur album pop (et interprète, et chanson de l’année): Alex Nevsky; auteur ou compositeur de l’année: Philippe B… L’académie a choisi de récompenser la relève cette année.

Si Marie-Mai est restée indétrônée comme interprète de l’année, les Isabelle Boulay, Éric Lapointe, Marie-Ève Janvier et Jean-François Breau n’ont pas touché le métal des statuettes, même dans les catégories votées par le public. Sur quatre nominations au gala télévisé (il y avait aussi le gala de l’industrie et L’Autre Gala jeudi), Vincent Vallières n’a mis la main sur aucun trophée.

Ces nominations, il faut dire, étaient dominées par de jeunes noms: Valérie Carpentier, Sally Folk, les Hay Babies, Émile Proulx-Cloutier.

Le chef de la section Musique de Voir.ca, André Péloquin, constate que ces nominations offraient peut-être, cette année, un portrait plus fidèle de ce qu’a été l’industrie musicale en 2014. S’il est un peu tôt pour parler de vent de changement, il croit que c’est un pas dans la bonne direction.

«J’aime croire que je me nourris à tous les râteliers, autant de la musique populaire québécoise qu’alternative, et l’ensemble des gagnants, cette année, est plus fidèle à ce que j’écoute», a-t-il commenté par téléphone, dimanche soir.

L’ADISQ a donc ajusté le tir, mais, objecte-t-il, l’industrie semble s’ouvrir davantage à ces artistes «qu’on dit émergents», ceux qu’on entend plus dans les radios universitaires et communautaires.

«Alex Nevsky a collaboré notamment à l’album de Brigitte Boisjoli. Boogat, qui n’est pas nommé cette année, a collaboré avec Marie-Mai qui, elle, est dans les interprètes féminines de l’année. Autant l’ADISQ a fait ses devoirs, autant les artistes majeurs au Québec commencent à constater le talent qu’il y a dans l’alternatif et vont le chercher pour rehausser leur son.»

D’ailleurs, M. Nevsky, sans mot après trois trophées, a remercié les radios «qui ont fait en sorte qu’on ne puisse pas aller à la pharmacie sans l’entendre».

Il est quand même resté un peu de place pour les autres. Le grand retour de Serge Fiori sur la scène a été souligné par le prix Album de l’année — Adulte contemporain, et Pierre Lapointe a été récompensé pour le spectacle Punkt.

Hommage à Michel Louvain

C’est l’interprète célèbre de «La dame en bleu» qui recevait le Félix honorifique 2014. Vêtus de smokings, Jean-François Breau, Maxime Landry et Mario Pelchat, accompagnés d’un big band, ont rendu hommage en musique à Michel Louvain, qui fut pris d’émotion lorsque Donald Lautrec, dans une vidéo, l’a comparé au «big bang de l’industrie du disque au Québec».

«Des fois, j’me demande si ce trophée-là pèse plus que moi!», a lâché Ginette Reno en apportant le Félix «à l’adorable, le beau, le grand Michel Louvain».

«Je rêve», a dit le chanteur, qui cumule 57 ans de carrière, en se présentant devant le micro. «Je veux remercier tous mes collaborateurs d’hier et d’aujourd’hui, pour leur talent, leur dévouement et leur patience surtout.» À ses musiciens, il a dit qu’il avait besoin d’eux, «encore et encore».

Il a terminé son discours en disant au public qu’il souhaitait «chanter et vous divertir aussi longtemps que je pense que je suis digne de vous».

…et à Félix

Puisqu’il ne faut pas oublier que ces trophées, les Félix, sont nommés ainsi en l’honneur de Félix Leclerc, Louis-Jean Cormier a commencé le gala en parlant un peu de lui «aux jeunes».

«Félix Leclerc n’était pas juste un poète qui chantait avec une guitare nylon, les cordes un peu « slaques », le pied sur un tabouret. C’était aussi un grand mélodiste. Sans Félix Leclerc, la chanson québécoise aurait des racines pas mal plus courtes», a relaté le grand gagnant du Gala de l’ADISQ de l’an dernier.

Pour la neuvième année consécutive, l’humoriste Louis-José Houde assurait l’animation du gala télévisé sur les ondes de Radio-Canada. En ouverture du gala, il a célébré de façon drôle et touchante les musiciens du Québec, disant cette fois que leur musique était l’une des meilleures médecines.

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