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Taylor Swift: vingt-quatre ans et tous les espoirs

Photo: collaboration spéciale

Après des mois de battage médiatique sans pareil, 1989, cinquième album à la facture très pop de Taylor Swift, voit finalement le jour. Métro s’est prêté au jeu de la table ronde avec la superstar de Nashville.

En traversant les corridors d’un hôtel huppé du centre-ville, les seuls bruits audibles étaient ceux de l’équipe promotionnelle nous escortant vers une chambre secrète. Parfaitement syntonisés dans leur appel au calme absolu, les représentants du label avaient le «shhhhhh!» facile, rappelant journalistes et caméramans à l’ordre. C’est que la parolière de 24 ans qu’on s’apprêtait tous à rencontrer, la superstar du country Taylor Swift, est celle sur qui repose tous les espoirs d’une industrie profondément ébranlée par des ventes de disque en chute libre. Les attentes à l’égard de 1989, son cinquième disque, sont colossales, alors qu’aucun artiste en 2014 n’a encore franchi la barre symbolique du million d’albums vendus en une semaine.

L’auteure-compositrice est connue du monde entier pour ses vers d’oreille plutôt acerbes (We Are Never Ever Getting Back Together, I Knew You Were Trouble) qui font le procès d’une succession de salauds lui ayant brisé le cœur. Swift a déjà vendu plus de 30 millions d’albums en carrière, a été honorée par le Song­writers Hall of Fame ainsi que le prix Pinnacle de la Country Music Association (CMA), distinction suprême que seul Garth Brooks s’est également vu octroyer. Son mémorable discours de remerciement interrompu par Kanye West aux MTV Video Music Awards en 2009 lui a finalement servi de précieux tremplin pour se faire connaître au-delà des frontières du country.

Avec 1989, lancé en grande pompe ce matin, Swift délaisse son image de jeune prodige de Nashville pour épouser une synth-pop léchée à des années-lumière du berceau du country. En échange de 20 précieuses minutes avec Swift en compagnie de 4 autres journalistes, nous nous sommes tous pliés aux règles (non négociables) du jeu: signer une imposante entente de non-divulgation, passer à l’écoute de trois chansons présélectionnées et avoir le privilège d’une photo-portrait avec Swift.

«À Nashville, il y a un dicton qui dit: “S’il n’y a rien de cassé, il n’y a rien à réparer.” C’est une façon de voir sa carrière. Pour ma part, je préfère me mettre au défi aussi souvent que possible.» Taylor Swift

Faute de selfie, voici quelques moments marquants de notre rencontre avec cette artiste et femme d’affaires qui est sans conteste à un tournant décisif de sa carrière.

  1. Swift a tenu à être complètement transparente avec le milieu du country qui l’a soutenue depuis ses débuts.
    «Il aurait été très irrespectueux de ma part de peindre un mur bleu et d’essayer de convaincre [le milieu du country] qu’il était vert. Je n’allais pas inclure trois chansons country ou jouer du violon sur deux morceaux pour essayer de vous convaincre que c’est du country. Cela m’aurait semblé hypocrite.»
  2. Celle qui se décrit comme une «grande nerd de l’histoire musicale» s’est gâtée en puisant dans le répertoire pop des années 1980.
    «J’adore ce que Peter Gabriel faisait à l’époque, et tous les musiciens qui adoptaient les boîtes à rythmes, synthétiseurs et multiples couches vocales. Que ce soit Annie Lennox et les Eurythmics ou Madonna, qui lançait certaines de ses meilleures chansons en carrière, comme Like A Prayer.»
  3. En réponse à un journaliste qui lui demande «qui est la vraie Taylor Swift», elle revendique son droit de se réinventer.
    «C’est comme demander quel iPhone serait le “vrai”. La plus récente version, non? Nous sommes tous des versions différentes de notre propre personne à différents moments de notre vie. Mais ce sont toujours les mêmes valeurs et principes qui me définissent. Ce n’est pas comme si je m’amusais à me déguiser dans un magasin d’Halloween.»
  4. Le plus beau cadeau qu’elle puisse offrir à ses «Swifties» (lire: ceux à risque de s’évanouir en sa présence) est celui de la surprise.
    « Il existe un dicton populaire à Nashville: ‘‘S’il n’y a rien de cassé, il n’y a rien à réparer.’’ (‘‘If it ain’t broke, don’t fix it.’’) C’est une façon de voir sa carrière. Pour ma part, je préfère me mettre au défi aussi souvent que possible. Si t’as fait quelque chose, essaie d’aller ailleurs et tenter de réussir. »
  5. Son amitié avec Lena Dunham lui a permis de mieux saisir les fondements du féminisme.
    « Quand j’étais plus jeune, personne ne m’a fourni une définition du féminisme dans les médias. Lorsqu’on me posait la question à savoir si je m’identifiais comme féministe, j’avais en tête un tas de représentations erronées de la chose: des femmes en colère, en train de se plaindre et de se révolter. Ce n’est pas ça; c’est plutôt l’espoir le plus fondamental de l’égalité des sexes. »
  6. Elle ne s’habitue toujours pas à l’ampleur de l’équipe qui assure sa sécurité en tout temps.
    « On pourrait croire qu’après plusieurs années, on s’y fait, mais ce n’est pas le cas. Je suis tout à fait consciente que ma vie n’a rien de normal. Depuis quelque temps, je tente de trouver des moyens d’insuffler un peu de normalité dans mon quotidien, notamment en m’impliquant dans la vie de mes fans sur Tumblr, Instagram et Twitter. Je peux jaser avec eux de leur journée à l’école. Étrangement, ça vient me rassurer dans mon quotidien qui n’a rien de normal. »
  7. Ayant récemment déménagé à New York, Swift voit en la Grande Pomme une source intarissable d’inspiration. Le morceau «Welcome To New York» témoigne d’ailleurs de son grand amour pour la ville.
    « J’ai toujours rêvé d’habiter ici, mais j’étais trop intimidée. C’est si bruyant et éblouissant, toutes mes téléséries préférées se déroulent ici. Je me disais que ce ne serait sûrement pas aussi magique que ce qu’on peut s’imaginer. Mais honnêtement, ça l’est. »

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