Soutenez

Jake Gyllenhaal inspiré par des étrangers

TORONTO – En tant que célèbre acteur, Jake Gyllenhaal est habitué de se faire photographier par des gens qu’il ne connaît pas. Il lui arrive cependant parfois de se transformer lui-même en photographe pour prendre des images d’étrangers.

L’acteur du film «Nightcrawler» («Le rôdeur») explique que s’il voit une personne portant des vêtements qui pourraient convenir à l’un de ses personnages, il la prend en photo.

«J’ai vu un gars avec un appareil photo sur Sunset Boulevard, l’un de ces appareils géants, et il était vêtu de cet ensemble complètement fou. J’ai donc fait demi-tour avec ma voiture et j’ai commencé à le suivre et à le photographier et il pensait que j’étais fou», a raconté Gyllenhaal le mois dernier, au Festival du film de Toronto.

Ces photos l’ont aidé à se mettre dans la peau de son personnage de «Nightcrawler», Lou Bloom, un petit voyou qui devient un paparazzi troublé à Los Angeles, en compagnie de son assistant (Riz Ahmed). Rene Russo tient quant à elle le rôle d’une productrice de bulletins de nouvelles qui utilise les images de Lou pour faire grimper ses cotes d’écoute.

Gyllenhaal a perdu une trentaine de livres pour tenir le rôle, s’initiant à la course à pied et ne se nourrissant à peu près que de gomme à mâcher pendant le tournage. Il affirme par ailleurs s’être inspiré des coyotes pour trouver l’essence de son personnage.

«À Los Angeles, il y a toutes ces attaques (…) des coyotes attaquent toujours les chiens, explique l’acteur. Ce sont des animaux maigres et étranges qui ont cet instinct de tueur. (…) Ils vous regardent de cette façon, comme s’ils allaient vous dévorer. Ils font des désespérés leurs proies.»

Si Lou est un coyote, le réalisateur Dan Gilroy avait un autre animal en tête pour l’assistant interprété par Riz Ahmed.

«Il m’a dit que le personnage était comme un chien a trois pattes, s’est souvenu l’acteur britannique, qui était aussi au festival torontois. Il tente seulement de survivre, il cherche des miettes et il cherche l’amour, mais il est habitué à recevoir des coups.»

Ahmed, que l’on a notamment vu dans la comédie «Four Lions», s’est dit attiré par «Nightcrawler» parce que c’était un scénario complètement différent.

«Le projet était tout simplement audacieux (…) Il est provocateur, subversif, satirique, a-t-il décrit. Ce sont toutes des choses qui m’attiraient.»

Avec son ton sombre et distinct, «Nightcrawler» apporte un vent de fraîcheur dans le paysage cinématographique. Ahmed avoue avoir eu de la difficulté à trouver un autre film auquel le comparer, avançant finalement qu’il s’agit d’un mélange de «Network» et d’«American Psycho».

Le caractère unique du projet a suffi à ramener Rene Russo au grand écran. L’actrice de «Lethal Weapon» est mariée au réalisateur, qui a créé le rôle spécifiquement pour son épouse. Son frère jumeau, John, fait partie de l’équipe de montage du film et son frère aîné, Tony, est producteur.

«(Dan) m’a dit: « Je vais t’écrire un rôle », a raconté Russo au festival torontois. Je lui ai dit « OK ». Je sais combien de films réussissent à être tournés et Danny avait de la difficulté depuis longtemps. Il a tellement de bons scénarios et d’histoires (…), mais c’est un milieu difficile, et je lui ai dit « Ok, fais-le ». Puis j’ai lu le scénario et je l’ai trouvé tellement bon, mais nous avons connu tant de déceptions que je ne voulais pas trop espérer.»

Lorsqu’on lui a posé une question sur le manque de projets intéressants destinés aux actrices de son âge, Russo ne s’est pas fait prier: «C’est pour cette raison que je ne travaille pas. Si je dois me lever à 4 h 30 le matin pour me faire maquiller, je ne me lèverai pas pour n’importe quoi. Je ne suis pas intéressée.»

«Nightcrawler» semble avoir été un projet passionnant pour toutes les personnes impliquées, et le film a reçu de bons commentaires pendant le Festival de Toronto. Pour Jake Gyllenhaal, le film s’inscrit dans la liste de rôles plus audacieux qu’il a acceptés dernièrement.

L’acteur travaille actuellement avec le réalisateur québécois Jean-Marc Vallée sur son prochain projet, «Demolition», et il utilise sa technique habituelle de recherche de costumes.

«J’ai vu ce gars, quelque part, et il portait des vêtements que je trouvais très intéressants. J’ai pris une photo de lui et il pensait que j’étais tout à fait étrange. J’ai envoyé l’image à Jean-Marc pour lui demander ce qu’il en pensait», a-t-il raconté.

«J’ai demandé à un autre gars l’autre jour et il m’a regardé comme si j’étais complètement fou et je lui ai dit: « non, je suis un acteur » (…) et il m’a dit « ok ».»

«Nightcrawler» prendra l’affiche vendredi.

Articles récents du même sujet

Mon
Métro

Découvrez nos infolettres !

Le meilleur moyen de rester brancher sur les nouvelles de Montréal et votre quartier.