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Le succès de Fun. attire de vieux amis

TORONTO – Avoir une chanson au sommet des palmarès n’a pas que de bons côtés, comme l’ont constaté les musiciens du groupe Fun.

Soudainement, le trio derrière le succès «We Are Young» a vu certaines connaissances lointaines se manifester dans l’espoir d’obtenir des billets de spectacles ou d’autres faveurs.

Compte tenu du fait que les trois musiciens —le chanteur Nate Ruess, le guitariste Jack Antonoff et le multi-instrumentiste Andrew Dost — ont passé les dix dernières années à jouer avec d’autres groupes, ce soudain enthousiasme de la part de ces vieux amis n’est pas particulièrement bienvenu.

«Jack parlait à mon père au téléphone l’autre jour — si ça sonne étrange, ce l’est — et mon père lui disait que mon ancienne copine de la septième année l’avait appelé pour lui demander des billets de spectacle», raconte Ruess pendant une entrevue à Toronto cette semaine.

«Pour nous, c’est difficile. Nous faisons cela depuis 10 ans. Nous le faisons, et nous le faisons professionnellement, nous tous, et nous avons connu un certain succès. (…) Et soudainement, les gens arrivent. Ça jette de l’huile sur le feu. J’aime être en colère, c’est l’occasion parfaite», ajoute-t-il.

«L’amertume n’est jamais une bonne chose, mais dans cette situation, je crois que nous avons toutes les raisons du monde de demander: Où étiez-vous?», poursuit Antonoff.

Le groupe obtient énormément de succès depuis que son hymne pop, «We Are Young», a atteint le sommet des palmarès. La chanson est devenue no 1 au Canada et aux États-Unis, notamment grâce à une reprise dans l’émission «Glee» et à une publicité de Chevrolet diffusée pendant le Super Bowl.

Le deuxième album du groupe, «Some Nights», a été lancé peu après et a atteint le troisième rang sur les palmarès américains.

Bien que «We Are Young» soit devenue très populaire, les trois membres du groupe ne sont pas pour autant devenus des célébrités du jour au lendemain. Pendant l’entrevue, dans un bar, aucun des clients absorbés par un match de soccer ne semble reconnaître le groupe.

«C’est super de ne pas avoir l’impression de devoir vendre quelque chose, parce que ce n’est pas pour ça que nous faisons de la musique, pour avoir une chanson populaire et essayer de la vendre à tout le monde», estime Ruess.

Le groupe souhaite tout de même profiter de son récent succès d’une certaine façon. Certains des t-shirts officiels du groupe — vendus 15 $ sur son site web — portent ainsi des messages pour l’égalité des droits des personnes homosexuelles. Les profits tirés des ventes sont versés à l’organisme Revel & Riot, qui fait la promotion de l’égalité.

Antonoff dit s’être senti interpellé par cet enjeu, en partie parce que peu d’autres groupes rock semblent l’être.

«Les enjeux écologiques sont très à la mode et sont très importants, mais ce qui est vraiment bizarre est que la chose la plus importante au monde — l’égalité pour tous les êtres humains — n’est pas un enjeu populaire. Nous faisons tout en notre pouvoir (…) pour faire de cet enjeu un enjeu dont les groupes rock devraient se préoccuper, dont des hétérosexuels comme nous devraient se préoccuper.»

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