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Mathieu Amalric: «Tous les films sont des polars»

Photo: Métropole films
Marilyne Letertre - Métro France

L’acteur et réalisateur Mathieu Amalric revient à l’écran avec La chambre bleue, polar sélectionné dans la section Un certain regard au dernier Festival de Cannes, qui sort en salle vendredi.

Pourquoi avoir choisi d’adapter le maître du polar Simenon?
Je travaillais sur l’adaptation du livre Le rouge et le noir, qui va me prendre des siècles, et le producteur Paolo Branco m’a proposé de lui faire un film en trois semaines. J’ai eu envie de cette énergie, de ce défi. Et quand je suis rentré chez moi, je suis tombé sur le bouquin de Simenon dans ma bibliothèque.

C’est un auteur que vous admirez?
Pas spécialement, même si on a tous lu pas mal de Simenon sans s’en rendre compte. Ce bouquin, je ne sais même pas d’où il vient, où je l’ai piqué. Sans doute dans les toilettes d’une vieille maison de campagne. Mais ce n’est pas non plus un hasard total: ce livre m’avait servi pour construire la scène de fin de Tournée, que j’avais justement intitulée La chambre bleue.

Mais vous aviez envie d’un polar?
Je considère tous les films comme des polars! La réalisation vous oblige à tout savoir de tout, à mener l’enquête sur les fondations des personnages, sur leur environnement…

«Je voulais faire un film au premier degré, non signé, où l’on ne voit pas la mise en scène. Simenon est un auteur que beaucoup de gens aiment: je voulais que ce soit son histoire qui marque, pas le reste.» – Mathieu Amalric

 

Et comment avez-vous enquêté ici?
J’ai monté un dossier d’instruction judiciaire avec des juges, la police scientifique, des avocats. Je voulais que tout soit précis pour que le spectateur plonge dans ce film sans douter de sa crédibilité, qu’il prenne du plaisir à chercher le coupable. Cette mécanique, c’est le propre du genre, et si elle ne fonctionne pas, le film est raté.

Un mot sur votre compagne, Stéphanie Cléau, qui coscénarise le film et joue votre maîtresse…
Stéphanie n’est pas comédienne, mais ce film, c’est un truc à deux, un amusement. Pendant l’écriture, elle m’a dit un jour: «Et si je jouais la femme infidèle et que tu jouais mon amant?» Sur le coup, j’ignorais si elle était sérieuse, mais j’ai réalisé qu’elle était le personnage: cette grande femme brune, sensuelle, insondable.

https://www.youtube.com/watch?v=8GlaM8PIcFU
La chambre bleue
En salle dès vendredi

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