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Linda Paquet, femme de ménage pour personnes âgées

Photo: Daphné Caron/Urbania

Membre de la brigade des Services d’aide remue-ménage, Linda Paquet fait des ménages chez les personnes âgées depuis 14 ans. Et elle ne se contente pas d’épousseter et de secouer les tapis.

Comment en êtes-vous venue à travailler pour les personnes âgées?
Je faisais une formation en entretien d’immeubles pour travailler dans le métro. Mais comme je n’avais pas de permis de conduire à l’époque, je n’ai pas pu appliquer. On m’a suggéré cette entreprise. Au fond, c’était ma voie. J’adore les personnes âgées! On les aide à rester dans leur milieu.

Comment les aidez-vous?
On lave les lits, les rideaux, le poêle, le frigidaire, on fait le lavage, le repassage, selon les besoins du client. Des fois, on a des blocs-repas: on les aide à préparer leurs repas pour la semaine. On est aussi là comme psychologues! On leur parle et on les écoute en faisant le ménage. Des fois, ils nous suivent dans la maison, pas pour nous surveiller, mais parce qu’ils n’ont personne d’autre à qui parler!

Y en a-t-il des plus malcommodes?
J’avais une cliente qui me faisait brosser toutes les franges du tapis et repasser ses draps. Ce n’était plus du ménage, c’était de l’obsession! J’y ai travaillé trois mois, et quand j’ai dit à mes patrons que je n’étais plus capable, ils m’ont dit que j’étais la septième aide qu’elle passait et que c’était un exploit que j’aie duré aussi longtemps!

Qu’est-ce que vous aimez du contact avec les personnes âgées?
Il y en a qui n’ont pas le tour avec elles, mais moi, oui. Je pense à une madame en particulier: la première fois que je suis allée chez elle, elle s’est mise à pleurer. Elle n’acceptait pas de ne plus être capable de faire son ménage. Je lui ai mis une main sur l’épaule et je lui ai dit que je la comprenais. Je suis restée là huit ans. Elle est décédée aujourd’hui. Veut, veut pas, on en perd.

Êtes-vous triste quand vous perdez des clients?
C’est sûr. On s’attache à eux. Il y en a un qui me suit depuis 14 ans. Il a perdu son père et j’ai perdu ma mère, et on s’est soutenus l’un et l’autre. Quand on en perd un, ça vient nous chercher. C’est pas toujours parce qu’ils meurent. Souvent, ils partent en foyer parce qu’ils ne peuvent plus subvenir à leurs besoins.

Qu’est-ce que ça prend pour faire votre métier?
Du cœur au ventre! Par exemple, on nettoie les toilettes, et s’il y a eu un dégât il y a 15 jours et que la personne n’a pas pu le ramasser, c’est à nous de le faire. Et aussi, ça prend un dossier vierge. Moi, si j’apprends qu’il y a de l’abus envers les personnes âgées, je saute une coche. Je les aime trop pour ça.

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